Pour le vingt-septième vendredi consécutif, les Sétifiens étaient très nombreux dans la rue pour exprimer leur refus au gouvernement et au président de l'Etat tout en demandant le départ de tous ceux qui incarnent le système Bouteflika. En effet, la mobilisation reste intacte. Dès la fin de la prière du vendredi, les Sétifiens venus des quatre coins de la ville et même des communes avoisinantes et du nord de la wilaya n'ont pas dérogé à la règle. Ils étaient très nombreux à se rendre au lieu habituel du rassemblement des manifestants, à savoir tout au long de l'avenue de l'ALN et de la rue du 8-Mai-1945 et celle du 1er-Novembre-1954 ainsi que des rues adjacentes pour scander différents slogans hostiles au régime en place. Ni la chaleur ni les vacances ne les ont empêchés de se rassembler, des heures durant, pour crier haut et fort que le régime en place doit partir et sans aucune condition. "Dieu soit avec nous, aide-nous à déraciner ces traîtres qui nous empoisonnent la vie", ont scandé en chœur les premiers manifestants qui se sont rassemblés devant le portail du siège de la wilaya. Par ailleurs, dès 14h30, le ton monte d'un cran et les manifestants qui ont sillonné plusieurs artères principales de la capitale des Hauts-Plateaux en passant par l'avenue Cheikh-Laifa longeant le siège de la cour de Sétif, la direction de la sûreté de wilaya et le stade Mohamed-Guessab en passant par la cité des Remparts ont scandé : "Gaïd Salah barka men laâb, 7 et 8 et le pouvoir au peuple" (Gaïd Salah arrête de jouer, les articles 7 et 8 de la Constitution c'est le pouvoir au peuple), Par ailleurs, pour dénoncer et afficher leur refus au dialogue initié par Karim Younès, les manifestants ont scandé plusieurs fois : "Ya lilar ya lilar, issaba tkoud el hiwar", (Honte? honte, la mafia dirige le dialogue), "Karim Younès, chyet el-îssabat" (Karim Younès, brosseur de la bande mafieuse), "Karim Younès ne nous représente pas et Gaïd Salah ne nous dirigera pas", "Le peuple veut son indépendance", "Dawla madanya machi âaskarya" (Etat civil et non militaire). Ils ont fait aussi de la rencontre un moment d'échange et de concertation. "La plupart des personnalités choisies par le panel font partie du système que nous décrions et dont nous demandons le départ" nous dira Mourad, un manifestant. Et de renchérir : "Ils ne veulent pas nous entendre. L'entêtement ne mènera à rien car nous continuerons à sortir jusqu'à ce qu'ils entendent ce que nous demandons depuis le 22 février." FAOUZI SENOUSSAOUI