Timide à son entame, la marche populaire du 19e vendredi a vu ses rangs grossir d'heure en heure jusqu'à se transformer en marée humaine vers 16h. Loin de s'essouffler, le mouvement de contestation du système se poursuit à Annaba, malgré les températures caniculaires qui prévalent dans cette région du pays. Plus incisifs que jamais, les citoyens semblent résolus à ne pas baisser le ton jusqu'à ce que leurs revendications principales, à savoir l'éviction totale et inconditionnelle de Bensalah et de Bedoui, considérés comme les derniers remparts du bouteflikisme, et l'application des articles 7 et 8 de la Constitution, soient satisfaites. "Machi askarya ! Daoula madania !" (Non à un Etat militaire ! nous voulons un Etat civil !), "Daoula madanya, la âskarya, la boulicia !" (Non à un Etat militaire ou policier) ou encore "Ya Gaïd Salah, barkak melaâb, sebaâ ou thmanya, essolta lechaâb" (Gaïd Salah, arrête de tergiverser, nous voulons l'application des articles 7 et 8 et la restitution du pouvoir au peuple) ont été les slogans les plus scandés par les manifestants. Venus de tous les quartiers de la ville côtière et même de plus loin comme durant les marches précédentes, les manifestants ont battu le pavé sur le Cours de la Révolution et le long des artères du centre-ville en criant à se rompre les cordes vocales le fameux "Klitou lebled ya sarraqine !".