La sonnerie du téléphone réveille Kamélia. Emergeant doucement de sa torpeur, elle décroche et a un sentiment de malaise. Sa gorge s'est subitement serrée. -Kamélia ? Qu'est-ce qui ne va pas ?, s'enquit vivement la voix féminine. Elle met quelques secondes pour réaliser qui était son interlocutrice. Etait-elle déçue de ne pas entendre une mélodie masculine à l'autre bout de la ligne ? Elle a le courage de l'admettre au fond de son cœur. Elle est très déçue. -Alors ?, insiste la voix féminine. -Ma chère Nawel !, soupire Kamélia. Tout aurait pu aller, seulement… -Eh bien, raconte !, la prie son amie, surexcitée. Où avez-vous dîné ? De quoi avez-vous parlé ? Je veux tout savoir ! -Au début, lui confie-t-elle, c'était agréable et vraiment sympathique ! Kamélia agite distraitement une mèche de cheveux de son visage avant d'ajouter : -Nous avons discuté… Jetant un coup d'œil vers la fenêtre, elle s'aperçoit qu'il faisait grand jour et que le soleil tentait d'entrer par les fentes des rideaux joints. Maintenant qu'elle est complètement réveillée, elle se tortille pour s'asseoir dans son lit, les yeux rivés sur son réveil. -Quelle heure est-il ? Nawel éclate de rire avant de lui demander : -À quelle heure es-tu rentrée ? -Il était un peu plus de deux heures ! Avec un sursaut, elle examine de nouveau son réveil. Dix heures ! Kamélia réprime un gémissement. La journée est déjà à moitié entamée ! Jamais elle ne dormait si tard ! -Alors explique-moi ! Je n'ai pas compris pourquoi cela n'a pas marché ! Je pense que tu as passé une agréable soirée ! Alors qu'est-ce qui a cloché ? Kamélia n'a pas à réfléchir longtemps. La réponse vient d'elle-même, spontanément. -Il voulait aller plus loin et moi je ne voulais pas ! -Tu as eu peur ? -Oui, un peu ! Ce n'est pas parce que j'ai plus de trente ans que je vais me donner au premier venu ! J'ai tellement souffert dans la vie ! La vie a été injuste avec moi ! Je ne veux pas souffrir de nouveau ! Nawel grommelle à l'autre bout de la ligne avant de répliquer : -Mais qui te dit que tu auras à souffrir en continuant à fréquenter Riad ? -Il n'est pas encore décidé à officialiser ! Il a tenté de m'embrasser… -Tu as gâché ta soirée parce qu'il voulait un baiser, reprit Nawel. Comment voudrais-tu qu'il se décide si vous ne vous fréquentez pas ? Comment pourrait-il savoir si le courant passe bien entre vous ? Un baiser, c'est rien !
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