Il a été décidé la création d'une commission de coordination et de suivi pour établir une plateforme consensuelle basée sur les initiatives des 15 et 26 juin et du 6 juillet derniers. Une conférence nationale, dont la date sera incessamment fixée, aura lieu à Alger et regroupera les dynamiques de la société civile, des partis politiques de l'opposition, des personnalités nationales influentes, des syndicalistes et des étudiants. Aboutissement logique de la première rencontre de concertation qui s'est tenue, le week-end dernier, à la Safex sous le thème : "Ensemble pour le soutien du hirak et contribution à la sortie de crise". Cette conférence, qui constitue un premier jalon d'un processus de concertation entre la société civile et les partis politiques, a permis aux participants d'exprimer leurs positions respectives sur les émanations et les revendications légitimes de la forte mobilisation populaire qui aspire à marquer une rupture avec le système et le régime politiques actuels, mais aussi avec leurs symboles qui ont conduit le pays à l'impasse. Selon un communiqué rendu public, hier, par des dynamiques de la société civile, les participants à cette première rencontre ont convenu à l'unanimité de la création d'une commission de coordination et de suivi pour synthétiser, formuler l'ensemble des propositions et rapprocher les points de vue qui seront consignés dans une plateforme consensuelle basée, par ailleurs, sur les initiatives des 15 et 26 juin et du 6 juillet derniers. Une fois le document établi, la date de la conférence nationale sera publiquement annoncée. Aussi, à l'issue de cette première rencontre, les participants ont également convenu d'élargir cette nouvelle forme de médiation à toutes les dynamiques qui contribuent au succès de la mobilisation populaire et qui soutiennent le hirak. Ainsi, les participants ont mis l'accent sur la nécessité de maintenir ce mouvement pacifique jusqu'à la satisfaction des revendications légitimes du peuple algérien. Par ailleurs, et selon le document de l'initiative de la société civile, les participants se sont entendus sur trois principaux préalables politiques pour faire aboutir leur plateforme et leur médiation pour imposer une transition politique, seule voie revendiquée par le hirak pour une issue de sortie de crise pacifique. Le premier préalable est lié aux droits, aux libertés et à "la nécessité de défendre tous les droits et toutes les libertés collectives et individuelles", dont le droit à la création de partis politiques et d'associations, le droit de manifestation et de rassemblement, le droit à la liberté d'expression et à la liberté d'informer, notamment la réappropriation des médias de l'Etat dont la mission est d'assurer un service public. Au second préalable, les participants se sont entendus pour consacrer le principe de la démocratie "pour permettre à la souveraineté populaire, à travers un processus électoral libre et transparent, de s'offrir les mécanismes et les garanties y afférentes" pour aller aux urnes. Quant au troisième et dernier préalable, les participants ont convenu de consacrer un dialogue serein, souverain et responsable qui permettrait d'asseoir un climat de confiance et qui exigerait la libération des détenus d'opinion, la levée des pressions sur les espaces d'expression publics et d'information, mais aussi la levée du blocus imposé sur la capitale par le pouvoir depuis le mois de mars dernier. FARID BELGACEM