Située à plus de 70 km et à plus de 1100 m d'altitude au sud-ouest du chef-lieu de wilaya, cette ville manque cruellement de tout. Ses habitants souffrent durement de l'absence de projets de développement dans de nombreux secteurs. Il s'agit d'une situation qui inquiète de plus en plus les habitants qui commencent à en avoir marre de ce qu'ils endurent au fil des jours. Pour certains, les solutions à leurs problèmes quotidiens sont loin d'être trouvées. "Comment voulez-vous que nos délicates situations soient solutionnées, alors que les autorités communales et celles de wilaya ne nous accordent aucun intérêt ?", pestent plusieurs citoyens à Bathia, qui parlent tous d'une marginalisation caractérisée de la part des pouvoirs publics à leur égard malgré les multiples SOS lancés en leur direction. La commune est dépourvue de tout, et les quelques programmes de développement qui ont été lancés par le passé demeurent insuffisants face à une population qui augmente sensiblement au fil du temps. "La seule polyclinique qui existe ici n'arrive en aucun cas à satisfaire les besoins des malades et des cas urgents qui y arrivent de partout de jour comme de nuit. Les malades, en particulier les parturientes, sont contraints de s'orienter vers l'hôpital de Sidi Baouabida à El-Attaf, à plus de 70 km, ou encore de se déplacer jusqu'à Tissemsilt pour se faire soigner en raison de l'inexistence de médecins spécialistes ici. Le réseau d'eau potable est lui aussi inexistant dans les douars de Baadia et de Bouadria entre autres. Les habitants de ces deux hameaux ne sont alimentés en eau qu'à partir des citernes tractables qu'ils achètent à des prix exorbitants. Quant aux conduites d'AEP d'El-Batha, elles sont toutes vétustes depuis très longtemps et attendent toujours d'être réparées malgré les nombreuses doléances adressées aux responsables concernés. C'est aussi le cas pour la route devenue impraticable entre le douar Karnacha et celui de Sidi Khaled sur une distance de 2,5 km. Alors qu'en matière de logements, tous types confondus, les besoins enregistrés sont énormes, puisque les demandes formulées se multiplient davantage d'année en année", énumèrent avec grogne et indignation de nombreux habitants à Bathia. Concernant l'habitat rural justement, nos interlocuteurs ont fait également savoir que sur les 400 demandes déposées, seules 120 ont été honorées. Alors qu'en matière de logements sociaux, il nous a été indiqué que "si la réalisation du lotissement de 50 unités n'a pu être concrétisée à ce jour, c'est parce que le terrain sur lequel la construction du projet en question était prévue est accidenté et les risques de glissements y sont imminents", révèlent des habitants de plusieurs douars à Bathia qui interpellent, pour la énième fois, les pouvoirs publics afin que leurs préoccupations soient prises en charge, tout en laissant entendre qu'ils prévoient d'observer un important mouvement de protestation devant les sièges de l'APC et de la wilaya "et qui ne prendra fin qu'une fois nos revendications satisfaites".