Les habitants ont surtout interpellé le wali sur l'épineux problème de l'accès à l'eau potable dans ces zones déshéritées de la wilaya de Aïn Defla. Les services de l'hydraulique ont évoqué la mise en exploitation du petit barrage de Sidi Bouziane, dès l'année prochaine. Pour sa première sortie sur le terrain, le nouveau wali de Aïn Defla, Hadjeri Derfouf, a choisi de se rendre, lundi dernier, dans la daïra de Bathia et ses deux communes, El Hassania et Belaâs, situées sur les hauteurs de l'Ouarsenis, à 70 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla. Les habitants de nombreux douars ayant eu vent de cette visite ont afflué en masse pour faire parvenir leurs doléances de vive voix au premier responsable de la wilaya. A El Hassania, Bathia et Belaâs, le wali a écouté les citoyens qui lui ont exposé leurs préoccupations, et a tenté de rassurer les uns et les autres, tout en s'engageant à prendre des mesures efficaces pour atténuer les contraintes auxquelles font face les habitants. A chaque halte, des jeunes, préalablement désignés, ont pris la parole au nom des autres habitants, pour faire part au wali des principales revendications de la population, sauf à Belaâs, où une foule nombreuse, plutôt tendue, a été tenue à distance par un important dispositif de sécurité. Au cours de cette visite, les habitants de ces régions ont surtout interpellé le wali sur le problème le plus épineux auquel il font face, celui de la rareté de l'eau, dans ces zones où le précieux liquide ne coule dans les robinets qu'une fois par mois. L'autre préoccupation majeure exprimée par les habitants concerne le problème de l'emploi et l'absence de structures pour la jeunesse. Aussi, des jeunes livrés au chômage et à l'oisiveté n'ont pas manqué de faire part de leur détresse au chef de l'exécutif, aux représentants des autorités locales et aux députés présents. Des habitants, visiblement excédés par le manque de tant de commodités de base, ont ouvertement accusé des responsables locaux de corruption, en évoquant des irrégularités concernant notamment le volet relatif à l'habitat rural. Manque de structures et de moyens dans le domaine de la santé, problème de transport scolaire, difficiles conditions de scolarité, dégradation des routes, accaparement de terres agricoles, sont autant de doléances exprimées par les citoyens concernés, notamment dans la commune d'El Hassania, dans la localité de Sidi Bouziane et à Sidi Ahcène. Tant de déficits à combler Réagissant, le wali donnera notamment instruction au chef de daïra afin qu'il prenne en charge au plus vite et dans le respect des lois en vigueur, les dossiers relatifs à la délivrance de certificats de possession, comme revendiqué par des citoyens ne disposant pas d'acte de propriété dans cette région encore non cadastrée. De même, le wali a exigé la prise en charge des doléances exprimées par les citoyens quant à l'emploi et aux aides à l'habitat rural. Dans ce même contexte, les services en charge du secteur de l'hydraulique, très sollicités au cours de cette visite, se sont engagés à mettre en service dans les prochains jours deux puits d'une capacité de 60 l/j chacun, en attendant la réception d'un troisième. Les mêmes services rappelleront que la solution définitive au manque d'eau sera la mise en exploitation, dès l'année prochaine, du petit barrage de Sidi Bouziane, d'une capacité d'un million de mètres cubes. En outre, l'on apprendra que la daïra de Bathia bénéficiera d'un programme de 2639 aides pour le logement rural, de quoi atténuer quelque peu les tensions dans cette région enclavée et longtemps marginalisée.