"L'abandon des poursuites à son égard ne doit pas nous faire oublier que près d'une centaine de manifestants sont incarcérés au simple motif d'avoir brandi l'emblème amazigh", a réagi Me Fetta Sadat. La militante et animatrice à la radio RAJ, Sabrina Malek, n'est pas condamnée pour port du drapeau amazigh. Son arrestation vendredi par la police lors de la marche hebdomadaire et sa convocation, pour hier,w par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger, ont finalement abouti à un non-lieu. Les poursuites contre elle ont été abandonnées. La décision du procureur de libérer Sabrina Malek a été accueillie avec joie et soulagement par l'opinion publique, notamment les militants du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), le collectif d'avocats et les citoyens qui ont organisé un sit-in devant le tribunal d'Alger. "Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui se sont solidarisés avec moi", a écrit Sabrina Malek juste après l'annonce du non-lieu, ajoutant : "Notre lutte pour l'instauration d'un Etat de droit et d'une nouvelle Algérie continue." Sabrina Malek a également appelé au maintien de la mobilisation pour la libération de tous les détenus d'opinion. C'est par "ce système disparaîtra et l'Algérie survivra", qu'elle a conclu son message. "L'abandon des poursuites à son égard ne doit pas nous faire oublier que près d'une centaine de manifestants sont incarcérés au simple motif d'avoir brandi l'emblème amazigh", a écrit Me Fetta Sadat, ajoutant qu'"une odieuse opération de diversion a assimilé ce fait à un acte attentatoire à l'intégrité du territoire national". Elle a ajouté que le non-lieu décidé, hier, par le procureur de la République "ne doit pas nous faire oublier que l'instauration d'un Etat de droit a pour préalable une effective indépendance de la justice et la garantie des droits et libertés". Il faut rappeler que l'arrestation de la militante lors de la marche de vendredi dernier a été dénoncée par la quasi-majorité des activistes. Sa convocation par le procureur de la République a également mobilisé un collectif d'avocats pour assurer sa défense. "On craignait qu'elle fût condamnée pour atteinte à l'unité nationale, comme les autres manifestants qui croupissent actuellement à El-Harrach", a indiqué un activiste politique, pour qui "la mobilisation a fini par porter ses fruits". L'abandon des poursuites contre Sabrina Malek vient à un moment où les détenus, comme leur collectif d'avocats, ont dénoncé "des pressions" que subit, notamment, la détenue Samira Messouci.