La direction du Rassemblement pour la culture et la démocratie, qui exige la remise en liberté des deux militants, appelle à un rassemblement devant le tribunal de Sidi M'hamed. Arrêtés et maintenus en garde à vue depuis vendredi dernier, deux militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), en l'occurrence l'élue à l'APW de Tizi Ouzou, Samira Messoussi, et un militant du parti issu de la même wilaya, Amar Aferchouche, seront présentés, aujourd'hui, devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Ils ont été arrêtés pour avoir brandi l'emblème amazigh lors de la manifestation de vendredi. Les deux militants sont en garde à vue, l'un au commissariat central d'Alger-Centre et l'autre au commissariat du 1er-Mai (ex-Champ-de-manœuvre). Pour protester contre ces arrestations "arbitraires" et réclamer la libération des deux militants, la direction du RCD appelle à la tenue d'un sit-in aujourd'hui devant le tribunal de Sidi M'hamed. "Je serai au tribunal au moment de la présentation des militants politiques devant le procureur", a écrit sur sa page facebook le président du parti, Mohcine Belabbas. Pour la même cause, le président du RCD, son staff et plusieurs militants avaient, faut-il le préciser, déjà marché vendredi à Alger pour réclamer la libération de l'ensemble des manifestants arrêtés, mais aussi pour joindre leur voix au combat mené par le peuple pour le changement du système. Pour rappel, vendredi dernier, 11 autres militants du parti dont la députée Me Fetta Sadat ont été également arrêtés, puis relâchés. Les militants du RCD ont, pour la plupart, été arrêtés devant le siège régional du parti sis à la rue Didouche-Mourad, qui a été assiégé, pour le deuxième vendredi consécutif, par un imposant dispositif de la police. Le nombre des manifestants interpellés puis relâchés, dans la même journée, s'élèverait, selon les témoignages de l'avocate Fetta Sadat et du président du mouvement Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), Abdelouahab Fersaoui, à plusieurs dizaines. Pour la députée du RCD, ces arrestations pour un délit "fabriqué de toutes pièces" n'ont d'autres explications que celle de chercher à "casser le mouvement populaire devenu pesant pour les tenants illégitimes du pouvoir". L'avocate ne manque pas de dénoncer la "manière sauvage" avec laquelle elle a été personnellement arrêtée. Elle s'offusque, en outre, de l'autre fait "grave" relatif à l'interdiction de la capitale aux Algériens durant les derniers vendredis des manifestations pacifiques du peuple. Même son de cloche chez Abdelouahab Fersaoui pour qui "ces arrestations arbitraires dénotent clairement de la volonté des décideurs de casser la révolution du peuple par tous les moyens".