Les étudiants, appuyés par des riverains et des citoyens de passage, manifestent par milliers, pour ce 28e mardi de marche, à Alger. A la veille de la rentrée universitaire, les étudiants ont visiblement repris en force le chemin des manifestations pour le changement et le départ de tout le système. Les manifestants, qui ont entamé leur marche à partir de la Place des Martyrs, se sont dirigés vers le siège de l'Assemblée populaire nationale (APS), en passant par le Square Port Saïd, la Place l'Emir Abdelkader, le boulevard Mustapha Benboulaïd et enfin la rue Asselah Hocine où ils ont brisé un imposant cordon sécuritaire. Accompagnés par le dénonciateur des faux moudjahidine durant les années 1990, Benyoucef Mellouk, les étudiants scandaient : « makach el vote, wellah ma ndiro, bedoui et Bensalah lazem itirou, (y aura pas de vote, on ne le fera point, Bedoui et Bensalah doivent dégager, ndlr)». C'est donc à hauteur du boulevard Zighout Youcef que les étudiants assiègent pratiquement, depuis midi, le bâtiment de l'Assemblée, où une séance plénière marquant l'ouverture de la session parlementaire est en cours. Ils scandent «irhalou, irhalou (dégagez, dégagez)». Les étudiants, qui ont clamé « Siada chaâbia, marhala intiqalia, (souveraineté populaire, période transitoire, ndlr) », ont également interpellé le chef de l'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, en l'appelant à ne pas s'immiscer dans les affaires de la justice en scandant « Adala b'tilifoune, el gaid wela feraoun, (justice du téléphone, Gaid est devenu un pharaon, ndlr) ». Les manifestants ont aussi repris en chœur : « qolou lel Gaid nidhamkom mate, (dites à Gaid que votre système est mort, ndlr) ». Imène AMOKRANE