À l'initiative du collectif citoyen Tilelli pour la défense et la sauvegarde des libertés, un rassemblement de soutien aux détenus d'opinion a été organisé hier soir sur l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa. Plusieurs membres des familles de détenus venus des wilayas de Béjaïa, de Bouira et de Tizi Ouzou ont pris la parole pour "dénoncer les graves atteintes aux libertés d'opinion", tout particulièrement les arrestations "arbitraires" ayant ciblé les citoyens qui ont brandi l'emblème amazigh lors de manifestations pacifiques. Les différents intervenants ont tenu à saluer toutes les initiatives prises en faveur de la libération des détenus d'opinion, ainsi que la formidable mobilisation du collectif des avocats de la défense. Un appel a été lancé aux citoyens de la région leur demandant de se déplacer en masse aujourd'hui à Alger pour prendre part au rassemblement pacifique qui aura lieu devant le tribunal de Sidi M'hamed, où devront comparaître quatre détenus poursuivis pour port du drapeau amazigh. Exigeant "l'arrêt de la répression et autres harcèlements policiers contre les manifestants et les citoyens pacifiques", les organisateurs de cette action de protestation réclament de nouveau "la libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques et d'opinion". Lors de son intervention, Me Lydia Lounaouci, membre du collectif des avocats de Béjaïa, est revenue sur les conditions de détention des détenus d'opinion qui croupissent toujours à la prison d'El-Harrach, tout en déplorant les pressions subies par la jeune élue du RCD à l'APW de Tizi Ouzou, à laquelle on a exigé le port du foulard pour accéder à l'infirmerie. L'avocate s'est néanmoins montrée optimiste quant au sort qui sera réservé aux détenus poursuivis pour avoir brandi l'emblème amazigh. "Nous souhaitons voir la décision courageuse de la juge d'Annaba qui a innocenté un jeune manifestant porteur du drapeau amazigh servir d'exemple aux magistrats en charge du dossier des détenus d'opinion", a-t-elle indiqué.