La Haute Cour de justice à Londres a rejeté hier une demande d'annuler la suspension du Parlement, décidée par le Premier ministre Boris Johnson. L'action en justice avait été intentée par Gina Miller, femme d'affaires et militante anti-Brexit, et soutenue par l'ancien Premier ministre conservateur John Major. Un juge écossais avait déjà opposé cette semaine un refus similaire. Boris Johnson obtient ainsi un nouveau répit de la justice britannique, particulièrement bienvenu pour le Premier ministre après une semaine infernale au Parlement, où il a perdu sa majorité et où les députés ont adopté un texte pour empêcher un Brexit sans accord. Dans les deux affaires, les plaignants ont annoncé leur intention de faire appel. Décriée comme une manœuvre pour précipiter le pays vers un Brexit sans accord, cette suspension du Parlement pour cinq semaines jusqu'au 14 octobre a provoqué la fureur de l'opposition mais aussi de députés conservateurs. Ils ont adopté mercredi une proposition de loi qui impose au Premier ministre de solliciter auprès de Bruxelles un nouveau report de trois mois du Brexit, jusqu'au 31 janvier 2020 si aucun accord n'est conclu avec l'UE d'ici au 19 octobre. Un sommet européen – qui pourrait être la dernière chance pour Londres de conclure un accord avec l'Union – est programmé les 17 et 18 octobre à Bruxelles. Mais pour le Premier ministre finlandais Antti Rinne, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, la possibilité d'un compromis avec Londres sur une sortie organisée du Royaume-Uni de l'Union européenne "ne semble maintenant pas possible". "Nous ne savons pas ce qui se passe là-bas. Il semble tout à fait évident que nous ne parviendrons pas à un accord de Brexit", a déclaré Antti Rinne aux journalistes après une réunion avec le président du Parlement européen David Sassoli à Helsinki. Hier, en fin de journée, la Chambre des Lords britanniques a adopté définitivement le texte de loi visant à bloquer une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord, infligeant une nouvelle défaite au Premier ministre Boris Johnson, opposé à une telle initiative. Cette législation, qui demande à M. Johnson de solliciter auprès de Bruxelles un report de trois mois du Brexit prévu le 31 octobre, doit entrer en vigueur dès lundi après approbation de la reine Elizabeth. R. I./Agences