L'UA a levé la suspension du Soudan au lendemain de la mise en place du premier gouvernement civil de transition depuis la chute de l'ex-président Omar al-Bachir. Le Conseil paix et sécurité de l'UA a fait cette annonce hier en milieu de la journée. Dans un tweet, l'UA a déclaré avoir pris cette décision "maintenant que le Soudan s'est doté d'un gouvernement dirigé par des civils". Il s'agit sans conteste d'un premier succès diplomatique pour le Soudan qui s'est vu suspendre ses activités à l'UA au début du mois de juin, après que les militaires eurent violemment dispersé un rassemblement de la contestation ayant causé la mort de 127 manifestants. Désormais, le Soudan n'est plus sous les sanctions de l'UA. Il retrouvera son statut de membre entier au sein de la première institution africaine et y reprendra toutes ses activités. Vendredi soir, sur son compte twitter, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine s'est également engagé à "soutenir les efforts du Soudan de reconstruction et de mobilisation internationale". Plusieurs pays ont plaidé récemment le retrait du Soudan de la liste noire des pays soutenant le terrorisme. Après la signature d'un accord historique entre l'opposition et l'armée au pouvoir, le 17 août dernier, le médiateur éthiopien Mahmoud Dreir avait déclaré que "le retrait du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme constituerait l'une des premières priorités". Le gouvernement soudanais a été dévoilé, jeudi, par le Premier ministre Abdellah Hamdok. Dix-huit ministres dont 4 femmes figurent dans cet exécutif dont la mission est de mener la transition durant 39 mois. Lors d'une conférence de presse jeudi, Abdallah Hamdok a soutenu que cette étape majeure, en plein processus de transition, verra la mise en place d'institutions légitimes après des décennies de régime autoritaire, en allusion aux 30 ans de règne sans partage de l'ex-président déchu, Omar al-Bachir. La formation de ce gouvernement a été saluée, vendredi, comme "le début d'une ère nouvelle" par le président de la commission de l'UA, Moussa Faki.