Lors de la marche de ce 30e vendredi, un grand élan pacifique a rassemblé des centaines de citoyens toutes tendances confondues, de différents âges et de diverses couches de la société. Certaines familles sont aussi sorties avec femmes et enfants portant haut l'emblème national pour exprimer leur détermination à ne pas abdiquer et pour continuer à revendiquer un Etat civil, démocratique et de justice. Les manifestants l'ont, à maintes reprises, scandé ou porté sur des pancartes qu'ils ont brandies tout le long de cette marche. Ils n'ont cessé d'adresser ces messages au chef d'état-major de l'ANP, qu'ils considèrent comme le seul détenteur du pouvoir actuel. Comme ce slogan scandé avec un refrain musical : "Esmaâ yal Gaïd, doula madania, makanch l'vote et viva l'Algérie" (Ecoute ô toi El Gaïd, un Etat civil, pas de vote et vive l'Algérie). Ils ont aussi appelé à une période de transition et à un peuple souverain en scandant : "Siada chaâbia, marhala intikalia." Les manifestants ont sillonné, comme d'habitude, l'artère principale de la ville, l'avenue Didouche-Mourad, les Allées du 20-Août pour arriver à la place du 1er-Novembre, le lieu du grand rassemblement qui fait face au siège de la mouhafadha du FLN, devenu le symbole de l'ancien système corrompu. Une grande pancarte considère cette 30e marche consécutive comme celle du vendredi du défi. "Irhalou ya khaouana, ya sarrakine, el-barlamane RND, FLN" (Dégagez traîtres, voleurs, le Parlement est RND et FLN). Tout en rappelant que l'ANP est issue du peuple avec le slogan "Djeïch, chaâb, khaoua khaoua" (Peuple et armée entre frères). Ils n'ont cessé de réitérer la souveraineté du peuple, tout en rejetant l'organisation de l'élection présidentielle tant que les résidus de l'ancien système, vomi par le peuple, sont toujours au pouvoir.