La majorité des manifestants a appelé à respecter le choix du peuple qui revendique le départ de tous ceux qui ont représenté le système en place. Pour ce dernier vendredi avant la rentrée sociale et en ce 28e acte de cette grande mobilisation populaire pacifique, des centaines de citoyens de tous âges, seuls ou en famille, ont convergé vers le centre-ville pour rappeler au système en place que beaucoup de choses, voire l'essentiel reste à faire. Ils ont clairement annoncé "Aou ja septembre" (Septembre arrive) pour signifier que les vacances sont terminées et que la marche va reprendre de plus belle. Comme vendredi dernier, un incident a été évité de justesse, lorsqu'un petit groupuscule a voulu chahuter l'entame de cette marche mais vite rappelé à l'ordre par un autre groupe plus déterminé et qui tient au caractère pacifique de la révolution. Les manifestants ont surtout scandé des slogans parfois virulents, rappelant au chef d'état-major de l'ANP que les Algériens veulent un Etat civil et non militaire. Ils ont réitéré le célèbre slogan "Doula madania machi âaskaria", "Les généraux à la poubelle, El-Djazaïer teddi listiqlal" (Les généraux à la poubelle, l'Algérie aura son indépendance). L'autre cible des manifestants a été le panel de Karim Younès à qui ils ont contesté le droit de les représenter. Des slogans comme "Karim Younès ma ymetelnech, oua El Gaïd Salah ma ykhaouafnech" (Karim Younès ne nous représente pas et Gaïd Salah ne nous fait pas peur) et le même refrain avec "Bensalah ne nous gouverne pas" et "Ya el khaouana, ya chiatine echaâb ikoul dégage" (Ô vous les traîtres et les brosseurs le peuple vous dit dégagez) ou encore "Makach hiwar mâa el-îssabet" (Pas de dialogue avec les bandits), ont été longuement scandés. Un autre carré de cette manifestation a brandi une pancarte pour rappeler "Djeïch chaâb khaoua khaoua" (L'armée et le peuple sont frères). La presse n'a pas été épargnée par les manifestants qui ont scandé des slogans tels que "Ya sahafa ya chiatine". La majorité des manifestants a surtout appelé à respecter le choix du peuple en rappelant que depuis le début de cette marche, le peuple revendique le départ sans exception de tous ceux qui ont représenté le système en place tout en aspirant à un Etat libre et démocratique, un Etat de justice. Les manifestants ont entonné des chants patriotiques tout le long de cette marche qui a démarré depuis les Allées du 20-Août-1955, pour rejoindre l'autre bout de cette longue artère au niveau de la place du 1er-Novembre 1954.