Quelque 12 000 observateurs ont été mobilisés afin d'assurer la totale transparence de cette élection présidentielle, devant confirmer le statut d'une Tunisie à l'expérience démocratique réussie dans le monde arabe et au Maghreb. Quelque 7 millions d'électeurs sont appelés aujourd'hui aux urnes pour se prononcer sur le choix du futur président, le deuxième élu librement depuis la Révolution du jasmin en 2011. La diaspora tunisienne a commencé à voter vendredi. Ils sont environ 386 053 ressortissants tunisiens, répartis sur 46 pays représentant 10% du total de l'électorat. L'intérêt des Tunisiens à cette présidentielle, remarquable durant la campagne électorale, devrait se confirmer par un taux de participation important. Hier et peu avant le silence électoral, Mohsen Marzouk et Slim Riahi, deux candidats bien que de second plan, ont indiqué à la dernière minute s'être désistés en faveur de Abdelkrim Zbidi, un technocrate proche du parti dont ils sont issus, Nidaa Tounes. M. Marzouk a mis en ligne une photo de lui avec M. Zbidi, annonçant qu'il se désistait en sa faveur, et assuré qu'il avait pris sa décision "pour éviter que le pays ne tombe sous l'autorité des forces extrémistes et populistes". Slim Riahi, poursuivi pour blanchiment d'argent, qui s'est enfui en France fin 2018, a quant à lui annoncé dans une vidéo sur sa page facebook officielle qu'il se retirait "par réalisme". "Je me retire de la course présidentielle en faveur de M. Zbidi", a-t-il indiqué dans cette vidéo. En prévision de ce rendez-vous politique, 60 000 agents ont été mobilisés pour encadrer les opérations de vote, selon la Haute instance indépendante de la surveillance des élections (Isie). L'annonce des résultats du premier tour est attendue pour lundi 16 septembre, a prévu le président de l'ISIE, Nabil Baffoun. En cas d'un deuxième tour, les candidats auront trois jours pour présenter leurs recours. Le deuxième tour aura lieu 15 jours plus tard, soit au début du mois d'octobre. Pour assurer la totale transparence du scrutin et prémunir contre la fraude, la Tunisie a mis en place des moyens draconiens. Des observateurs issus des instances nationales, de la société civile et des instances internationales sont attendus à travers tous les bureaux et centres de vote. "Quelque 12 000 observateurs sont présents à cet effet", selon une source auprès de l'ISIE, citée par l'APS, précisant que de nombreuses instances internationales ont délégué des observateurs, à l'instar de la Ligue arabe, l'Union européenne (UE), le centre Carter, l'Institut EISA. Le plus grand nombre d'observateurs est issu de l'Union générale du travail tunisienne (UGTT), selon l'ISIE. Plus de 4000 observateurs ont été formés par l'UGTT pour accomplir la mission d'observation du jour du scrutin. Pour rappel, la journée d'hier a coïncidé avec le début de la campagne électorale pour les législatives, prévues le mois d'octobre prochain. Très attendue, cette élection présente de multiples enjeux. Le vote d'aujourd'hui s'inscrit dans la droite ligne d'une refondation entamée depuis 2011. Avec un deuxième président élu démocratiquement, cette élection devra être le couronnement d'un exercice démocratique et politique auquel les Tunisiens n'étaient pas habitués tout au long du règne de l'ancien président déchu Zine al-Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir début 2011.