Après les menaces proférées par Al-Qaïda, les Etats-Unis viennent de mettre au point plusieurs options qui justifieraient l'intervention de l'armée en cas d'attentats graves. Quinze scénarios sont envisagés par l'institution militaire pour faire face à l'après-attentat. C'est presque un aveu d'impuissance à prévenir une attaque terroriste. Les autorités américaines mettent les bouchées doubles pour se protéger contre d'éventuelles nouvelles attaques terroristes d'Al-Qaïda. Elles sont carrément en état d'alerte maximum depuis que le numéro deux de l'organisation de Ben Laden, l'égyptien Ayman Zawahiri, a proféré, par le biais d'une vidéo diffusée jeudi dernier sur la chaîne qatarie Al-Jazeera, des menaces sérieuses contre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne si les deux puissances ne retirent pas leurs troupes militaires de l'Irak. Pourtant, les Etats-unis se préparent à gérer efficacement l'après-attentat, comme s'ils se déclaraient impuissants à éviter aux américains de nouvelles attaques d'Al-Qaïda. Dans son édition d'hier, le Washington Post, connu pour son soutien aux thèses et projets de la Maison-Blanche, a révélé, sous la plume du journaliste Bradley Graham, que le Pentagone envisage, pour la première fois dans l'histoire du pays de l'oncle Sam, de faire intervenir l'armée dans le cas d'attentats particulièrement graves, perpétrés sur le sol américain. L'information a de quoi étonner parce que jusqu'à présent, l'institution militaire considérait que ce n'était pas le rôle de l'armée d'intervenir dans le cas d'attentat, estimant que cette mission revenait à la police et aux services de secours. Le quotidien a puisé son information des déclarations officielles de hauts gradés militaires. Selon ces officiers “le Pentagone a réfléchi à quinze scénarios possibles, qui justifieraient l'intervention de l'armée”. Parmi les hypothèses posées figure en bonne place la simultanéité d'importants attentats dans différentes villes du pays, ou bien des attaques à l'arme biologique ou radioactive. L'armée américaine s'entraîne à déployer quelque 3 000 militaires dans chaque point ciblé. Leur mission consisterait essentiellement à assister la police à gérer les foules en panique ou encore à aider les services de secours (pompiers, hôpitaux, etc.), s'ils étaient débordés par l'ampleur de la catastrophe. L'armée pourrait prendre totalement le contrôle de la situation si les secours et la police s'avèrent incapables à faire face à l'ampleur de la catastrophe. Les officiers cités par Le Washington Post, ont précisé que “le Pentagone est actuellement en train de réexaminer notamment la répartition des moyens à sa disposition entre les exigences des déploiements à l'étranger et celles de la défense du territoire”. Ces informations confirment quelque peu que l'administration Bush se sait impuissante à contrecarrer, pour l'heure, les projets meurtriers d'Al-Qaïda. Elle se prépare au pire sans cacher que ce n'est plus l'Amérique qui mène la danse, mais bel et bien le richissime saoudien Oussama Ben Laden. Rien que son nom fait frémir les plus grands de ce monde, parce qu'il a prouvé qu'il peut semer la mort là où il veut, quand il veut sans qu'aucune armée ne puisse l'arrêter. Il a même habitué ses ennemis à intervenir à l'heure et à l'endroit où on l'y attend le moins. Ce qui revient à conclure que les dernières menaces d'El-Zahawiri ne servent peut-être qu'à susciter la panique chez le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair. D'autant que Ben Laden n'avait pas coutume d'annoncer à l'avance les attentats qu'il fomente. S. H. et agences