La mobilisation citoyenne contre l'agenda électoral du pouvoir et pour la libération des détenus du mouvement populaire, se poursuit à Béjaïa. Au lendemain de la grandiose marche populaire du 31e vendredi, organisée au chef-lieu de wilaya, les villes de Kherrata et d'Amizour ont été, hier, le théâtre de deux manifestations similaires qui ont drainé des dizaines de milliers de personnes. Ces deux actions, initiées par des collectifs citoyens locaux, ont eu les mêmes mots d'ordre : "rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain", "dénoncer les mesures répressives du pouvoir", "exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d'opinion", "réitérer l'exigence du départ définitif de toutes les figures du système" et "l'instauration d'un Etat civil, démocratique et social, à travers la mise en place d'une période de transition". Ainsi, plusieurs milliers de citoyens de la daïra de Kherrata et des localités limitrophes, sont sortis, hier matin, dans la rue pour le 3e samedi consécutif, afin de réaffirmer leur attachement aux revendications du mouvement populaire ayant vu le jour un certain 16 février 2019, dans cette même ville historique. À Amizour, à 25 kilomètres au sud-est de Béjaïa, ce sont les habitants de pas moins de quatre communes (Amizour, Feraoun, Kendira et Béni Djellil), qui ont répondu massivement à l'appel à la marche d'hier, lancé par la coordination des collectifs citoyens de la région. Le coup d'envoi de cette manifestation a été donné vers 10h30, depuis le pont baptisé du nom de "Printemps noir 2001". La procession humaine parcourra les différentes ruelles du chef-lieu de daïra. Munis du drapeau national et de l'emblème amazigh, les manifestants des deux daïras (Kherrata et Amizour), ont brandi des portraits de détenus politiques, notamment ceux du moudjahid Lakhdar Bouregâa et du leader de l'UDS, Karim Tabbou, tout en scandant les slogans habituels, hostiles aux figures du régime et à la présidentielle fixée au 12 décembre 2019. À Kherrata, les marcheurs n'ont pas manqué de vilipender les candidats ayant déjà émis le vœu de participer à la prochaine élection présidentielle rejetée par la majorité du peuple algérien. "FLN dégage", "RND dégage", "Benflis dégage" ou encore "Benflis à la poubelle", "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote), "Dirou el intikhabat fi el-imarate" (Organisez vos élections aux Emirats), ont-ils scandé.