L'appel du Comité des citoyens de la Soummam (CCS) aux citoyennes et aux citoyens pour prendre part à la marche, organisée hier dans les rues d'Akbou, a été entendu. Ainsi, plusieurs centaines de protestataires — quelque 2 000 personnes, selon les organisateurs — ont pris part à cette manifestation afin d'exiger non seulement "la libération immédiate et sans condition de tou(te)s les détenu(e)s d'opinion", mais aussi la "levée de toutes les restrictions pour l'exercice de l'activité politique". Les manifestants, munis du drapeau national et de l'emblème amazigh, de banderoles, de pancartes et de photos de détenus, ont choisi l'itinéraire allant de la trémie de Guendouza jusqu'au tribunal d'Akbou, où un sit-in avait été organisé. Durant cette manifestation, les marcheurs ont scandé les slogans habituels du hirak : "La hiwar, la chiwar, mâa l'îssabat" (Pas de dialogue ni de concertation avec les bandes), "Makanch intikhabat mâa el-îssabat" (Pas d'élections avec les bandes mafieuses). Devant le tribunal d'Akbou, les protestataires ont réclamé la "libération des détenus d'opinion" et appelé à "libérer les otages", car ils considèrent les détenus d'opinion ou les manifestants interpellés pour port du drapeau amazigh comme des captifs. Ils exhortent les magistrats, qui doivent rendre la justice, à traduire dans les faits leurs promesses, consistant à travailler en vue de "l'indépendance effective de la justice", et à refuser "la justice du téléphone" ou "une justice aux ordres". Lors du rassemblement organisé à la fin de la marche devant l'institution judiciaire de la ville d'Akbou, certains militants du mouvement populaire, dont Zahir Benkhellat, le député démissionnaire Khaled Tazaghart et des parents de détenus, ont appelé la population locale à rester mobilisée jusqu'à la chute du régime. Tout comme ils ont réitéré le mot d'ordre du hirak relatif au rejet massif de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Les manifestants ont, par ailleurs, interprété plusieurs chants, nés du hirak, dont la chanson d'Oulahlou, Pouvoir assassin, traduite en arabe dialectal par le mouvement révolutionnaire.