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L'urgence d'une réforme
Secteur bancaire
Publié dans Liberté le 26 - 09 - 2019

Les ressources collectées par le secteur bancaire sont estimées à 52% du produit intérieur brut, soit environ 89 milliards de dollars.
La situation actuelle du secteur bancaire en Algérie reflète et accentue les dérèglements structurels de l'économie et sa dérive budgétaire a estimé, hier, l'économiste Rachid Sekak, lors d'une rencontre sur la modernisation et le développement du secteur bancaire, organisée par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), à l'hôtel El-Aurassi. Du coup, la réforme du secteur bancaire "est une nécessité incontournable".
Mais, pour M. Sekak, "elle ne sera pas suffisante, pour instaurer une croissance pérenne et diversifier l'économie, si elle n'est pas accompagnée d'un programme cohérent de réformes structurelles". En d'autre terme, la rénovation du secteur bancaire devrait s'inscrire dans une stratégie beaucoup plus large. M. Sekak souligne "l'importance du cadre politique obligatoirement reconnu dans son autorité, sa crédibilité et son leadership".
Dressant un état des lieux, l'économiste relève une prédominance des banques publiques et une faible densité du réseau. Il a évoqué une offre de produits adaptés aux besoins des entreprises insuffisante et un faible développement technologique. M. Sekak a fait état de la faiblesse du niveau d'intermédiation bancaire.
Les ressources collectées par le secteur bancaire sont estimées à 52% du produit intérieur brut (PIB) seulement, soit environ 89 milliards de dollars. Les crédits à l'économie ne portent que sur 47% du PIB. Un ratio faible par rapport à ce qui est observé ailleurs, notamment, en Afrique. Les crédits aux ménages sont très faibles. Ils ne représentent que 7% du montant des crédits accordés à l'économie.
"C'est essentiellement lié aux problèmes des crédits hypothécaires" explique M. Sekak. L'encours des crédits hypothécaires auprès du secteur bancaire ne représente que 2% du PIB. La faiblesse du ratio observé en Algérie découle de la politique actuelle d'accès au logement qui coûte très cher au budget de l'Etat et dont le financement n'est pas transparent. L'économiste parle "de dérive budgétaire" et de "gouffre financier sans fond". Pour M. Sekak, "l'Algérie est le seul pays au monde où vous n'avez pas besoin de faire un effort d'épargne pour avoir accès au logement".
La rentabilité des banques s'érode
Autres caractéristiques du marché bancaire, les banques publiques financent la totalité des entreprises publiques et participent à hauteur de 75% aux crédits octroyés au secteur privé. L'activité de crédit des banques privées est orientée quasi exclusivement sur le secteur privé (entreprises et ménages) avec une concentration forte sur les opérations de court terme comme le financement de l'exploitation.
Cette situation découle de directives écrites ou non écrites données aux entreprises publiques de cantonner leurs opérations aux banques publiques. Ces directives ont été "abrogées" mais les pratiques anciennes perdurent. Sur le plan des indicateurs, le secteur bancaire gagne beaucoup d'argent. M. Sekak relève une "bonne rentabilité des investissements" et une "solidité financière". Mais du fait de l'évolution actuelle de l'économie et des affaires judiciaires l'économiste prévoit une érosion de la rentabilité et une hausse très sensible des provisions.
Sur un autre plan, M. Sekak note que la gamme des produits offerts est étroite. "Elle est banale et partout la même", relève-t-il. Le développement des services financiers spécialisés est faible, notamment le leasing et l'affacturage. L'économiste évoque un "fort traitement de cash", une "faible transparence des opérateurs" et un "faible développement technologique". M. Sekak a esquissé 7 pistes de réforme.
Il insiste sur la définition d'une stratégie de développement du secteur bancaire. Il plaide, entre autres, pour la modification et le renforcement de la gouvernance des banques publiques et l'amélioration du dispositif de supervision et du cadre macro-prudentiel. L'économiste évoque, aussi, la nécessité d'un audit de cohérence puis un relâchement progressif du contrôle des changes en phase avec le rétablissement des équilibres économiques.

Meziane Rabhi


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