Après la condamnation hier de Louisa Hanoune à 15 ans de prison par le tribunal militaire de Blida, son avocat, Me Mokrane Aït Larbi, a porté la contradiction au tribunal militaire qui, dans un communiqué, a assuré que le procès de la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a été "juste et public". Dans un post publié sur sa page facebook, l'avocat s'est inscrit en faux contre une telle affirmation en écrivant : "Bien que le juge n'ait pas officiellement déclaré la réunion privée, celle-ci n'était pas publique." La preuve ? Me Aït Larbi a évoqué la non-autorisation des médias à couvrir le procès, voire de s'approcher du tribunal, mais aussi le nombre très réduit de proches de certains prévenus ayant assisté au procès. "Cela veut dire que concrètement le procès était secret", a-t-il asséné. Par ailleurs, il a refusé que le procès de sa cliente soit qualifié de juste. "Comment peut-on parler de procès juste après la condamnation de Louisa Hanoune à 15 ans de prison sans qu'on apporte la moindre preuve de son implication dans un complot ? Même le prétendu enregistrement de la réunion (du 27 mars 2019), qui n'a pas duré plus d'une heure, n'existe pas. Le verdict a été prononcé contre elle en raison de son militantisme et de ses idées exprimées en public et défendues devant le tribunal militaire de Blida", a-t-il asséné. Et Me Aït Larbi d'enfoncer le clou en pointant du doigt le refus du tribunal d'accéder à la demande de la défense qui a réclamé la présence de l'ancien président de la République Liamine Zeroual comme témoin. Pis encore, la défense s'est vu refuser carrément une copie du dossier en violation de l'article 132 du code de la justice militaire. "Le tribunal a voulu que le procès se limite à une séance de questions-réponses, mais la défense lui a donné sa véritable dimension qui est celle d'un jugement politique prouvant que Louisa Hanoune est une détenue d'opinion", a-t-il soutenu, en soulignant le rejet par le tribunal de certaines questions posées par la défense au témoin Tayeb Belaïz et dont les réponses pouvaient servir les prévenus. Après quoi, Me Aït Larbi a souligné le caractère "expéditif" du procès. "Un procès juste doit se dérouler pendant une semaine de débats, si ce n'est plus. Le verdict a été prononcé après quatre séances, sachant que la première séance était consacrée aux requêtes (des avocats) et aux procédures", a-t-il dénoncé.