Les membres du collectif de défense du coordinateur national de l'Union démocratique et sociale (UDS, parti non agréé), Karim Tabbou, n'étaient, jusqu'à hier, pas encore édifiés sur les chefs d'inculpation retenus contre lui par le tribunal de Sidi M'hamed. Soit cinq jours après son interpellation, par des agents en civil à 8h30, à son domicile sis à Douéra. L'activiste politique a bien comparu le jour de sa nouvelle interpellation devant le procureur de la République, mais il a refusé de parler en l'absence de sa défense. Du coup, le ministère public ne lui a pas fait part de quoi il est accusé. "Me Mustapha Bouchachi a tout tenté pour connaître le contenu du dossier de Tabbou, mais il n'a rien pu obtenir. On en saura plus sur cette affaire le jour de sa deuxième comparution devant le procureur de la République. Notre crainte, en tant que collectif de défense, est que nous ne soyons pas avisés de cet interrogatoire. Et donc, nous sommes tout le temps en alerte pour essayer de connaître la date de sa présentation", nous a déclaré Me Seddik Mouhous. Ce dernier nous a confirmé, en revanche, que cette nouvelle incarcération n'a aucun lien avec un éventuel non-respect des conditions de sa liberté provisoire, arrêtées, mercredi dernier, par la chambre d'accusation près la cour de Tipasa. "Si tel était le cas, on l'aurait présenté devant le tribunal de Koléa et de Sidi M'hamed", étaye l'avocat. Me Mouhous suppose que Karim Tabbou est poursuivi dans le cadre d'une nouvelle affaire qui a été instruite à une vitesse éclair. "Durant sa première comparution devant le tribunal de Koléa, on n'a pas signalé à sa défense qu'il y avait une affaire parallèle en instruction dans une autre juridiction. Ce n'est pas normal. Donc, cela s'est passé très rapidement", ajoute-t-il. Avant-hier, le coordinateur de l'UDS a confié à Me Mustapha Bouchachi, qui lui rendait visite en prison, qu'il n'avait commis "aucun acte criminalisé par les lois algériennes et qu'il a été incarcéré une nouvelle fois à cause de son militantisme et de ses positions politiques pour une Algérie libre et démocratique".