Selon Me Seddik Bouhous, Karim Tabbou a refusé de parler durant sa première comparution sans la présence de sa défense. Les membres du collectif de défense du coordinateur de l'Union démocratique et sociale (UDS, parti non agréé), Karim Tabbou, qui se sont déplacés hier matin au tribunal de Sidi M'hamed, n'ont pas eu accès à son dossier judiciaire. Ils n'ont donc pas eu connaissance des chefs d'inculpation retenus contre lui. Toutefois, Me Abdelghani Badi croit savoir que "Karim Tabbou a été placé sous mandat dépôt dans le cadre d'une nouvelle affaire au tribunal de Sidi M'hamed. Je pense qu'on va l'accuser d'atteinte à l'unité nationale comme on l'a fait avec les militants politiques Samir Belarbi et Fodil Boumala. Pour moi, ces dossiers n'ont rien à voir avec les lois, mais sont basés souvent sur les posts facebook. Ils ne s'inscrivent pas dans un contexte judiciaire, mais dans un cadre purement politique. Le code de procédure pénale est miné. Il contient des articles flexibles qu'on applique pour atteinte à l'unité nationale, à la souveraineté nationale et à n'importe quelle autre accusation à portée politique. Nous sommes devant une instrumentalisation de la justice et de la loi à dessein de vengeance". Pour sa part, Me Seddik Bouhous, un autre membre du collectif des avocats, précise que Karim Tabbou a refusé de parler durant sa première comparution sans la présence de sa défense. "Nous n'avons pas pu nous constituer hier et avoir accès à son dossier, mais nous lui rendrons visite aujourd'hui", dit-il, soutenant ne pas savoir s'il s'agit d'une nouvelle affaire ou pas. Le coordinateur national de l'Union démocratique et sociale est retourné en prison, moins de vingt-quatre heures après sa mise en liberté provisoire par le tribunal de Koléa. Interpellé une première fois mercredi 11 septembre, Karim Tabbou sera mis en détention préventive par le juge d'instruction près le tribunal de Koléa pour atteinte "au moral des troupes de l'armée". Mais la chambre d'accusation de la cour de Tipasa avait décidé, mercredi dernier, de le remettre en liberté, en attendant la programmation de son procès. Arrêté à nouveau le lendemain, à 8h30, à son domicile à Douéra par des officiers en civil, sa défense et sa famille n'ont eu de ses nouvelles que vendredi en début d'après-midi. Après s'être déplacé au tribunal de Koléa, puis à celui de Bir-Mourad-Raïs, le collectif de défense a fini par trouver sa trace au tribunal de Sidi M'hamed. Pendant tout ce temps, Karim Tabbou n'a pas pu communiquer avec sa famille, ce qui constitue une violation de l'article 51 du code de procédure pénale, qui oblige l'officier de police judiciaire de mettre à la disposition de la personne gardée à vue tout moyen lui permettant de communiquer instantanément avec ses proches et de recevoir des visites.