Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) a décidé de prendre part à la grève cyclique, prévue aujourd'hui, dans les établissements scolaires de la wilaya de Béjaïa. Dans son communiqué, daté du 5 octobre, le Satef a appelé les syndicats autonomes à la construction d'une "large coordination", indépendamment des divergences politiques et doctrinaires qui pourraient les séparer, afin que "le monde ouvrier soit uni" et pour parler d'une seule voix. La grève d'aujourd'hui, qui sera suivie d'une marche dans les rues du chef-lieu de wilaya, a été décidée par trois syndicats autonomes de l'éducation, à savoir le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Si la grève a été partiellement suivie, notamment au niveau des écoles primaires et de certains collèges, la marche a, en revanche, drainé des centaines de personnes. Pour éviter un émiettement des forces sociales, le Satef a appelé "à des actions rotatives ou à faire du mardi une journée des masses laborieuses, afin de donner un prolongement politique à la révolution au niveau local et national". Le Satef a choisi un moyen diplomatique pour amener ses confrères du Cnapeste, de l'Unpef et du SNTE à opter pour le mardi, devenu une journée de mobilisation de la communauté universitaire, qui en est à son 33e acte, laquelle journée pourrait être élargie aux autres syndicats et acteurs de la société civile et politique. Et à rééditer en filigrane l'exploit, réalisé il y a deux semaines, par d'autres acteurs, qui avaient fait descendre des milliers de personnes dans les rues de Béjaïa. Le syndicat, qui s'inscrit dans les revendications populaires, ouvrières et dans toutes les actions entreprises par la société civile, a appelé ses adhérents et sympathisants et tous les travailleurs des autres secteurs à répondre massivement à la grève d'aujourd'hui, qui sera suivie d'une marche vers le palais de justice, et ce, afin d'exiger "la libération inconditionnelle des détenus d'opinion et politiques ; un Etat démocratique et social ; toutes les libertés démocratiques : de culte, d'expression, d'organisation, de réunions, etc". Tout en appelant à "un processus constituant" et au "rejet de la mascarade du 12 décembre prochain", le syndicat a tenu à dénoncer la promulgation des nouvelles lois, initiées par "un gouvernement illégitime", notamment celles relevant "de la souveraineté nationale : la loi sur les hydrocarbures et celle des finances".