Ce sont des centaines de manifestants qui ont répondu, hier, à l'appel à la marche de trois syndicats de l'éducation, à savoir le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Une action marquée également par une grève, partiellement suivie par les collèges et très peu par les écoles primaires. Les manifestants ont démarré de la maison de la culture Taos-Amrouche pour se rendre au Palais de justice. Tout au long de cet itinéraire, ils ont scandé des slogans hostiles aux tenants du pouvoir, tels que "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil, non militaire), "Pas de vote tant que les détenus ne sont pas libérés", "Libérez les détenus d'opinion", "Libérez les otages", allusion aux détenus d'opinion et politiques. En arrivant au rond-point de Nacéria, les marcheurs ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes de la répression. À la fin de la marche, ils ont organisé un sit-in devant le Palais de justice où ils ont demandé que cesse la justice du téléphone et appelé les magistrats à être du côté du peuple. Ils ont réclamé la libération de Bouregâa, de Tabbou, de Boumala et des autres personnes interpellées lors des marches. Dans leur appel à la mobilisation, les trois syndicats ont exigé "la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion ; une justice libre et indépendante ; le respect des libertés individuelles et collectives; la mise en place d'un processus transitionnel qui consacrera la justice sociale dans un Etat démocratique et républicain". Pour sa part, le Cnapeste a rendu public un communiqué dans lequel il indiquait qu'il faisait "siennes les exigences du peuple algérien et s'inscrivait entièrement dans cette dynamique citoyenne nationale". Il a également réitéré sa disponibilité à "lutter sans relâche pour le triomphe des aspirations populaires, avec l'ensemble des partenaires, qu'ils soient syndicalistes, politiques ou associatifs". Le syndicat a ajouté que, dans le prolongement des débats libres engagés dans différents établissements scolaires, il a décidé de soumettre comme proposition aux instances nationales (Conseil national et Casa) une grève cyclique d'une journée par semaine, accompagnée d'actions de rue (marches et rassemblements), ainsi qu'une journée de grève cyclique (tous les lundis), à compter de ce lundi 30 septembre 2019, avec une marche au chef-lieu de wilaya. Sur les réseaux sociaux, cet appel a été largement commenté. Beaucoup d'internautes ont déploré le recours à une grève cyclique dans la seule wilaya de Béjaïa, sachant notamment que les syndicats, présents à l'échelle nationale, étaient censés agir dans le cadre du mouvement populaire présent dans les 48 wilayas. L'action devrait être nationale.