Les sections locales des syndicats autonomes se dirigent-elles vers l'unification des rangs pour accompagner le mouvement citoyen né le 22 février pour le changement radical du système algérien ? Après avoir manifesté pour le même idéal en solo, lundi dernier, les syndicats Unpef, SNTE et Cnapeste-Béjaïa seront rejoints demain, lors de leur marche et leur grève hebdomadaire, par les adhérents du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) pour reconduire la même action à l'échelle de la wilaya. Pour le mode d'action à venir, le Satef-Béjaïa propose des «actions rotatives – pour ne pas chambouler les programmes scolaires – ou à faire de la journée de mardi une journée des masses laborieuses afin de donner un prolongement politique à la révolution, au niveau local et national». Selon nos sources, des syndicats relevant d'autres secteurs, les organisations enrôlées dans la Confédération des syndicats algériens (CSA), celles constituant l'Alternative démocratique ainsi que le secteur productif seront approchés afin de constituer un front commun, élargir la dynamique de contestation et obtenir un meilleur impact. A ce propos, le Satef appelle les syndicats autonomes à une large coordination «même dans leurs divergences, pour que le monde ouvrier soit uni afin qu'il puisse marcher ensemble». Le défi qui restera à relever pour le monde syndical national est que les sections locales puissent mener leurs directions nationales à prendre la même trajectoire, c'est-à-dire engager des actions d'envergure nationale. Le dernier communiqué de la CSA s'est limité, en effet, à dresser un constat de la situation politique du pays et à la dénonciation passive des atteintes aux libertés individuelles et collectives des Algériens. Comme le Satef, les organisations syndicales ont la vocation «de s'inscrire entièrement dans les revendications populaires, ouvrières et dans toutes les actions entreprises par la société civile». Les mots d'ordre restent inchangés. Ils versent tous dans l'exigence du départ du système, la libération des détenus d'opinion et politiques, la défense des libertés démocratiques, individuelles et collectives, de culte, d'expression, d'organisation, de réunion et d'opinion. Les marcheurs de demain opposent à l'élection présidentielle du 12 décembre l'option d'un processus constituant pour sortir le pays de l'impasse politique. Les syndicalistes rejettent aussi la promulgation de la loi sur les hydrocarbures et la nouvelle loi de finances élaborée par un gouvernement illégitime.