Hier, la voix populaire était au chapitre du refus de l'élection présidentielle, et tous les slogans scandés par la foule convergeaient vers cette exigence. "had laâm makanch l'vote" (Cette année il n'y aura pas d'élection), "Manjal taâkoum hafi, had laâm makanch l'vote" (Votre justice est inefficace, cette année il n'y aura pas d'élection), "Bled bledna, ndirou rayna, makanch l'vote" (Ce pays est le nôtre et il n'y aura pas d'élection), "Diroulna liminote, makanch l'vote" (Menottez-nous, il n'y aura pas d'élection), "Wallah manvouti b'had tarika" (On ne votera pas de cette manière), tels ont été les slogans scandés par les étudiants et des citoyens, dans une indifférence devenue quasi banale les mardis et conjuguée à l'impatience de certains conducteurs de bus qui mettent la pression sur la marche. Les manifestants, joignant le geste à la parole, ont observé une halte devant le siège local de l'Autorité nationale indépendante des élections, rue Larbi-Ben M'hidi, pour marquer leur refus de la tenue de l'élection présidentielle le 12 décembre prochain. Et malgré le retrait médiatique tout relatif du chef d'état-major de l'ANP, la foule s'est rappelée à son bon souvenir. La primauté de l'Etat civil sur le militaire a encore été rappelée avec "Dawla madania machi aâskaria" (Etat civil et non militaire), "Y en a marre des généraux" ou encore "Siyada chaâbia, marhala intikalia, kafaat watania, yetnahaw gaâ" (Souveraineté populaire, période transitoire, compétences nationales), "Chaâb yourid isqat nidham" (Le peuple veut la chute du régime). Abordant l'actualité nationale, les manifestants ont évoqué la loi de finances 2020 en scandant : "Qanoun el-malia à la poubelle".