Des dizaines de membres de la communauté chrétienne ont observé, hier matin, un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya de Béjaïa, afin de dénoncer la fermeture par les autorités locales de pas moins de cinq lieux de culte. Munis de banderoles portant leurs revendications, les manifestants demandent au wali de Béjaïa de "cesser la fermeture des églises protestantes", tout en appelant au respect des dispositions de loi contenues dans la Constitution algérienne, notamment son article 42 qui stipule que "la liberté de conscience et la liberté d'opinion sont inviolables. La liberté d'exercice du culte est garantie dans le respect de la loi". Pour rappel, les autorités de la wilaya de Béjaïa ont procédé récemment à la fermeture de cinq lieux de culte, affiliés à l'Eglise protestante d'Algérie (EPA), qui se trouvent à Aït Mellikèche (Tazmalt), à Akbou, à Ighram, à Riquet et à Hellouane (Ouzellaguen). Dans une déclaration rendue publique à l'issue de l'action d'hier, les responsables de l'EPA déplorent que "ces cinq lieux de culte demeurent malheureusement fermés, malgré nos appels incessants à la levée des scellés qui y ont été apposés". Les rédacteurs dudit document tiennent à informer l'opinion publique que toutes les voies administratives visant à faire valoir leurs droits se sont avérées "vaines", accusant les pouvoirs publics d'"empêcher des centaines de fidèles de rendre librement leur culte à Dieu et ce, au mépris évident de la Constitution algérienne et des droits de l'Homme". Dénonçant "la fermeture des portes du dialogue par les autorités", l'EPA déplore particulièrement "le refus incompréhensible et injustifié du wali de Béjaïa de lui accorder une audience pour évoquer la question de la fermeture de ces lieux de culte". Kamel Ouhnia