La plupart des réactions exprimées hier ne portent pas sur le fond de la loi. Elles ont surtout mis en cause l'absence de légitimité du gouvernement actuel. Des partis de l'Alternative démocratique, des partis de gauche, jusqu'à Ali Benflis, en passant par des personnalités nationales, la dénonciation est unanime. La plupart des réactions exprimées hier ne portaient pas sur le fond de la loi. Elles ont surtout mis en cause l'absence de légitimité du gouvernement actuel. Ainsi, pour le RCD, "le secteur des hydrocarbures comme les autres richesses du pays ne peuvent plus servir à l'achat de soutiens étrangers dans la nouvelle Algérie dessinée par la mobilisation de ses enfants. C'est à un nouveau pouvoir issu de la rupture avec le système par le biais d'une transition démocratique auquel revient la charge de définir le rôle de ce secteur dans le cadre d'une politique de développement du pays". Ce parti "dénonce les orientations antinationales du pouvoir de fait" et met en garde "contre cette politique du mépris et de la provocation et appelle au retrait pur et simple de ce projet, sorti des laboratoires des multinationales". Pour le FFS, c'est au moment où le peuple "est en révolution depuis près de 8 mois" pour "mettre fin au régime autoritaire qui dirige le pays depuis son indépendance", que le gouvernement, "illégal et illégitime et impopulaire", "censé gérer uniquement les affaires courantes", s'apprête "à faire voter, par un Parlement non représentatif et impopulaire décrié par le peuple en révolte, deux projets de loi, un sur les finances, l'autre sur les hydrocarbures qui ouvrent la voie au bradage des ressources naturelles du pays et au contrôle de pans entiers de l'économie nationale par les intérêts étrangers". "Il est inconcevable qu'un gouvernement chargé de gérer les affaires courantes, rejeté politiquement par le peuple et qui tire sa force du soutien de l'état-major de l'armée, se permette d'arbitrer dans des questions déterminantes" pour le pays, dénonce, pour sa part, l'ancien ministre Abdelaziz Rahabi. Pour Zoubida Assoul, présidente de l'UCP, c'est "un gouvernement illégitime" qui a adopté la loi sur les hydrocarbures. La femme politique a rappelé que son parti avait déjà demandé la dissolution de l'actuelle Assemblée. De son côté, Ali Benflis, président de Talaie El-Houriat, estime que la raison veut que soit "reportée la décision" sur des questions stratégiques "après l'installation d'institutions légitimes". "Il est inconcevable que dans ces conditions particulières dans lesquelles sont les institutions, notamment le gouvernement et le Parlement, qui sont illégitimes, on décide des richesses du pays", note-t-il. "(…) pourquoi un gouvernement censé être celui des affaires courantes s'empresse-t-il de faire adopter une loi aussi sensible ?" s'interroge le Parti des travailleurs. Les membres de l'Alternative démocratique avaient également dénoncé l'adoption de cette loi qui passera prochainement devant le Parlement. Même le RND, qui a pourtant applaudi toutes les décisions du pouvoir, estime qu'il faut "attendre" l'élection d'un nouveau président pour "lancer un débat national" sur les hydrocarbures. "Rien ne justifie l'adoption" de cette loi actuellement, tranche le parti.