« Le problème majeur de Algérie actuellement est la vacance du pouvoir due à l'absence du chef de l'Etat pour des raison de santé », a estimé Benflis. Cette situation a fait que « le rôle du gouvernement se résume à la gestion des affaires courantes ». Et en conséquence « le pays ne sait plus où il va et le peuple ne sait plus quel est le sort qui lui est réservé ». Il a signalé que la vacance du pouvoir a fait que seuls quatre Conseils des ministres ont étés tenus durant l'année 2014 alors que dans de nombreux pays le président réunit le gouvernement pratiquement chaque semaine. Ali Benflis a demandé au gouvernement de donner à l'opinion publique nationale le chiffre exact concernant la réduction des dépenses et les secteurs concernés par cette mesure adoptée dans le sillage de l'effondrement des cours du pétrole. Pour l'ex-candidat à l'élection présidentielle, la révision de la Constitution n'est pas une priorité d'autant plus qu'on connaît « les penchants du pouvoir en place à bafouer les lois ». Il a indiqué que la solution commence par la tenue d'élections anticipées : « la Constitution doit être élaborée par un président et un Parlement légitimes ». Il a souligné que ces élections doivent être organisées et contrôlées par une instance indépendante. Une revendication, faut-il le rappeler, portée par les partis réunis dans le cadre de la CLTD avant la tenue de l'élection présidentielle du 17 avril dernier et que le pouvoir a refusé de satisfaire. Le conférencier n'a pas voulu donner une échéance à la fin du système qu'il a n'a pas cessé de qualifier de « régime en fin de parcours ». Il s'est contenté de dire : « je souhaite que le pouvoir fasse des efforts pour mettre en place un Etat démocratique ». Ali Benflis a dénoncé, par ailleurs, les abus de l'administration qui l'a obligé à changer le nom de son parti de « Front des libertés » à « Avant-garde des libertés ». Pourtant, dit-il, il n y a aucune parti qui s'appelle Front des libertés en Algérie. Il rappelé, aussi, avoir attendu six mois pour que l'administration daigne lui donner un rendez-vous pour déposer le dossier constitutif de sa formation politique. Le conférencier a évité de prendre position concernant l'exploitation du gaz de schiste, contestée par l'ensemble de villes du sud pays : « Le gaz de schiste a un côté positif et un côté négatif. C'est une richesse qui se trouve dans le sol de notre pays. Si nous l'exploitions pas aujourd'hui, nous enfant ou nos petits enfants pourront le faire ». Ali Benflis a appelé à l'ouverture d'un débat national sur l'exploitation d'hydrocarbures non conventionnels avant de prendre une décision.