Dans un marché pétrolier secoué à la fois par les guerres commerciales et les attaques répétées d'installations pétrolières, les membres de l'Opep et leurs alliés, le groupe connu sous le nom d'Opep+, semblent maintenir le cap quant à leur accord de réduction de la production. De Riyad où il accompagne le président Poutine, le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, a déclaré hier que Moscou était pleinement attaché à l'accord et qu'il n'y avait pas de négociations en cours pour modifier l'accord sur la production de pétrole, en vertu duquel les producteurs de l'Opep et des pays non-membres de l'Opep réduiraient leur production pour soutenir leurs prix. Pour sa part, le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz bin Salman, a déclaré à la même occasion que les membres de l'Opep et leurs alliés affichent un fort engagement envers l'accord actuel. Le ministre saoudien a appelé les membres à se concentrer sur la stabilité du marché pétrolier plutôt que sur les prix. Selon lui, les prix équitables étaient les prix stables. Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le Soudan du Sud, membre de l'Opep+, annoncera dans les prochains jours son engagement à réduire la production. Le Gabon a également indiqué qu'il s'y conformerait pleinement. Chez les producteurs de l'Opep+, la stabilité du marché pétrolier semble de plus en plus prendre le dessus sur la problématique des prix. C'est en substance le message délivré par le président russe, Vladimir Poutine, dimanche, à la veille de sa visite en Arabie saoudite. Dans une interview à des chaînes de télévision arabophones, il a indiqué : "Nous allons absolument travailler avec l'Arabie saoudite et avec nos autres partenaires et amis dans le monde arabe (...) pour réduire à zéro toute tentative de déstabiliser le marché" pétrolier. De leur côté, les prix du pétrole reculaient hier en cours d'échanges européens. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 59,43 dollars à Londres, perdant 1,77% par rapport à la clôture de vendredi. Le prix du baril de Brent se situe actuellement autour de 60 dollars, contre plus de 75 dollars il y a un an, après avoir chuté à 50 dollars fin 2018. Le ministre russe, Alexandre Novak, avait déclaré, la semaine dernière, que les "guerres commerciales" et les "sanctions" étaient devenues les facteurs principaux influençant les prix du pétrole, au détriment de l'offre et de la demande du marché. Le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, avait également durement critiqué les sanctions américaines visant les secteurs pétroliers de l'Iran et du Venezuela, indiquant qu'elles "faussent le marché" et étaient "contre-productives".