Depuis la rentrée scolaire, plus d'une vingtaine d'actions ont été menées par des parents qui dénoncent de multiples insuffisances et qui s'inquiètent parfois même pour l'intégrité physique de leurs enfants en raison de l'état de dégradation des écoles qu'ils fréquentent. Au village Aït Attela, dans la commune d'Aït Yahia Moussa, tout comme au village Attouche, dans la commune de Makouda, au village Aït Ourzedine, dans la commune de Tadmaït, à Timizart et à Tizi Ghennif, entre autres, les parents ont carrément refusé d'envoyer leurs enfants à l'école pour leur éviter de s'exposer aux multiples dangers que celle-ci présente. La dégradation des salles de classe, des réfectoires, des toitures, de la cour et des blocs sanitaires, ainsi que les insuffisances quant au mobilier et à l'encadrement sont entre autres motifs invoqués par ces parents qui refusent que leurs enfants aillent à l'école. Par ailleurs, c'est surtout l'absence de cantine scolaire qui irrite les parents. C'est le cas, entre autres, à l'école primaire Adhrar, dans la commune d'Aghrib, où les élèves utilisent une maison de jeunes pour déjeuner. "Pour la rejoindre, les enfants risquent constamment leur vie en traversant la route", dénonce un parent d'élève de ce village. À Tizi Ghennif, quatre écoles d'Ameddah, de Marako, de Mohamed-Allel, de Tiâchach et d'Ighil Boughmari sont toujours sans cantine scolaire. La ville chef-lieu de wilaya n'échappe pas à cette situation puisque, selon une source à l'APC, 11 écoles sur 50 sont privées de cantine scolaire depuis la rentrée scolaire. À Mâatkas également, le cas des deux écoles primaires, Saïd-Hedjar, au village Agouni Boufa, et celle de Ferhi-Saïd, à la cité Souk El-Tenine, sont également dans une situation critique, selon un élu local. Concernant le moyen, ce sont les CEM Malek-Mohand-Akli de Tmizart et Aoudia-Mohamed d'Ouaguenoun qui ont le plus fait parler d'eux depuis la rentrée. Le premier est en préfabriqué et le second connaît une dégradation très avancée, selon les parents d'élèves qui ont mené des actions de protestation tout récemment. Dans un rapport présenté, il y a quelques jours, la commission éducation à l'APW a dressé un constat alarmant sur les écoles à Tizi Ouzou. Elle a affirmé qu'en matière d'hygiène, plusieurs établissements ne sont pas pris convenablement en charge par les APC. "Dans certains cas, les sanitaires sont en nombre insuffisant et mal conçus", y est-il noté, en plus de la surcharge des classes, d'absence de VRD et d'assainissement dans les nouvelles infrastructures scolaires. Dans le même document, il est également fait état d'un déficit de 45 établissements scolaires : 10 lycées, 15 collèges et 20 écoles primaires, ainsi que pas moins de 120 classes en extension des écoles déjà existantes. Face à l'état d'abandon dans lequel se trouvent de nombreuses écoles de la wilaya, ce sont parfois des comités de villages ou des groupes de bénévoles qui viennent à la rescousse des autorités en prenant, eux-mêmes, en charge certains travaux de rénovation et d'embellissement pour pouvoir offrir un cadre de scolarité, un tant soit peu, décent aux élèves. C'est le cas, entre autres, du village Tarihant, dans la commune de Boudjima, où un groupe de bénévoles a procédé, l'été dernier, à l'embellissement de l'école primaire Chahid Mohamed-Fahem, qui accueille plus de 250 enfants. Ces volontaires ont effectué des travaux d'aménagement et de décoration dans cette école.