à Béjaïa, le secteur de l'éducation nationale fait face à d'innombrables problèmes qui ne sont pas sans conséquence sur le déroulement du cursus scolaire et la qualité de l'enseignement. Outre le manque de moyens humains et pédagogiques, on déplore la vétusté des infrastructures scolaires, dont certaines menacent de tomber en ruine. Le militant syndicaliste Nabil Ferguenis, membre actif du Satef à Béjaïa, fait état de plusieurs insuffisances dans le secteur, à commencer par le déficit en matière de personnels administratifs et autres ouvriers professionnels (OP). Il pointe du doigt aussi le phénomène de dégradation des bâtisses (fissures, infiltrations d'eau, manque d'eau, étanchéité, sanitaires, peinture écaillée…), qui prend des proportions alarmantes. Au-delà de l'écueil financier qui se pose avec acuité, M. Ferguenis relève également l'absence d'assiettes foncières dans certains établissements scolaires, nécessaires notamment pour la réalisation de cantines, de groupes scolaires, d'infrastructures sportives… Pour sa part, le président de l'Union des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa, Rachid Bedjaoui, affirme que la plupart des écoles primaires sont dans un état lamentable. Beaucoup de nouvelles cités et autres quartiers excentriques attendent toujours l'inscription de nouveaux projets de réalisation d'écoles primaires, vu l'importance de la croissance démographique. Parmi les sites recensés par l'administration, on peut citer Azaghar (Akbou), la cité Adrar, Taghezouit, Aïn Sekhoune, Sidi Ali-Labher (Béjaïa), cité Bel-Air (Kherrata), Toudja, Oued Ghir… La surcharge des classes est un autre casse-tête pour les responsables du secteur qui contraint certains chefs d'établissement scolaire à recourir au système de la double vacation. C'est le cas, par exemple, de l'école primaire de Sidi Ali-Labher, dans la commune de Béjaïa, où les écoliers se bousculent devant le portail sous le regard impuissant de leurs enseignants. Au CEM d'Ighil Azzoug, dans la même commune de Béjaïa, quelque 113 élèves ont été orientés vers un autre établissement d'enseignement moyen, Manuel-Texeira-Gomez en l'occurrence, faute de places pédagogiques. Notre interlocuteur déplorera, par ailleurs, que "seul un CEM, sur les 23 que compte la commune de Béjaïa, assure la demi-pension, ce qui pénalise les collégiens, notamment ceux des villages et des quartiers périphériques".