À l'instar de ce qui se passe dans les grandes villes du pays, l'événement dominant à Mascara chaque vendredi reste la marche du hirak. Des milliers de personnes ont convergé vers la place Emir-Abdelkader, point de départ du mouvement. Les fidèles ont rejoint le groupe juste après la prière du vendredi. Sous la direction des animateurs, le cortège s'ébranle, empruntant les principales artères de la ville, un circuit devenu par la force des répétitions, familier. Certains manifestants sont accompagnés de leurs enfants. "C'est pour cette génération que nous manifestons chaque vendredi afin que nos enfants puissent vivre dans de meilleures conditions", s'est exclamé un sexagénaire, tout en marchant et en reprenant des slogans hostiles au pouvoir : "Ni Bensalah ni Bedoui", "Dawla madania machi âaskaria", "Djazaïr amana baaoouha el-khawana." Les manifestants ont brocardé les partis FLN et RND, dont les responsables sont désignés comme étant la cause de tous les problèmes qui entravent le développement du pays. Les marcheurs ont manifesté en rangs serrés et pacifiquement, respectant ainsi les consignes des animateurs. "Les dirigeants veulent imposer le déroulement du scrutin contre la volonté du peuple", a conclu un étudiant, qui estime que les conditions ne sont pas réunies pour cela.