La grève à laquelle a appelé la Confédération des syndicats algériens (CSA) aura lieu finalement le 28 octobre prochain, soit une journée plus tôt que celle qui avait été précédemment fixée. Ce décalage intervient à la demande des syndicats de l'éducation, majoritaires au sein de la confédération, prétextant la coïncidence avec la veille du départ en vacances d'automne, a indiqué le SG du syndicat du Satef, Boualem Amoura, en soulignant le changement subit du calendrier du ministère de l'Education nationale qui fixe la date officielle des vacances d'automne entre le 29 octobre et le 3 novembre. La journée de protestation, qui sera suivie de marches dans toutes les wilayas, est destinée à "interpeller les gouvernants" sur la nécessité de prendre en charge les revendications en suspens des fonctionnaires et travailleurs de divers secteurs de la fonction publique, à savoir les libertés syndicales, le dossier du code du travail, la loi sur la retraite, le pouvoir d'achat et le dossier de la santé publique et de la protection sociale. La CSA, qui inscrit son action de protestation dans le contexte du mouvement populaire pacifique, et parallèlement aux protestations populaires contre le projet de loi sur les hydrocarbures, souligne le contexte d'une rentrée sociale difficile marquée par la hausse des prix, une chute drastique du pouvoir d'achat et une inflation élevée. Il s'agit de l'un des points de convergence de la réunion ordinaire de son conseil tenue le 17 octobre dernier, et qui avait adopté nombre de résolutions. À commencer par son attachement au "soutien au mouvement populaire pacifique et à son renforcement jusqu'à satisfaction de ses revendications légitimes". Les syndicats autonomes, qui réitèrent leur exigence du départ du gouvernement de Bedoui, mettent en garde contre "l'exploitation de la conjoncture actuelle pour faire passer des projets et adopter des lois et des décisions décisives à même d'hypothéquer l'avenir des générations futures et d'affecter la souveraineté nationale, telle que la loi sur les hydrocarbures, le code du travail et la loi sur la retraite". Les syndicats autonomes, qui avertissent contre l'exploitation du gaz de schiste en raison de ses effets dangereux sur l'environnement, réclament la libération immédiate des détenus d'opinion et politiques, tout en condamnant les poursuites judiciaires contre les activistes. Et de condamner les restrictions systématiques des espaces publics, la liberté de manifestation, la liberté de mouvement et la fermeture des accès à la capitale, tout en dénonçant les violations et les restrictions à la liberté d'expression et le musellement des médias publics et privés. La CSA réitère, enfin, son appel à la nécessité de prendre des mesures et de fournir des garanties dans le cadre d'un consensus national, à même d'assurer le succès de tout processus électoral libre et transparent, et appelle tous les membres du mouvement populaire à être vigilants, à sauvegarder le caractère pacifique du mouvement, à œuvrer au renforcement de la cohésion du peuple algérien et à préserver l'unité nationale.