Tout en s'engageant aux côtés du "hirak", la CSA a déploré et a condamné les atteintes et les violations des droits et libertés constitutionnelles et des conventions internationales ratifiées par l'Algérie. La Confédération des syndicats algériens (CSA) a appelé, à l'issue d'une session ordinaire de son conseil confédéral tenu jeudi à Alger, à une grève générale, suivie d'une marche à travers les 48 wilayas, et ce, pour le mardi 29 octobre. Selon un communiqué de la Confédération, "cette grève a pour objectif de réclamer le retrait de la loi sur les hydrocarbures et de ne pas porter préjudice au système de retraite en plus de soutenir le mouvement populaire et la libération de tous les détenus politiques". Pour la Confédération, cette grève générale et ces marches découlent des derniers développements enregistrés sur la scène politique et économique, avec une rentrée sociale caractérisée notamment par l'inflation, la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat, les arrestations massives des manifestants, les violences constatées sur les manifestants lors des marches des vendredis et les marches des étudiants, au grand dam des garanties constitutionnelles. Tout en interpellant les tenants du pouvoir à faire preuve de diligence pour décréter "des mesures d'apaisement et de dialogue", la CSA a exprimé sa préoccupation sur le climat délétère que vivent les travailleurs, essentiellement marqué par l'érosion du pouvoir d'achat et les conditions de travail qui se sont dégradées. La Confédération a rappelé le caractère pacifique de la mobilisation populaire et a exigé, encore une fois, le départ du gouvernement illégitime de Noureddine Bedoui. Les syndicats de la CSA ont également mis en garde le gouvernement contre toute volonté d'approuver les lois sur les hydrocarbures, le travail, la santé publique et la sécurité sociale, le pouvoir d'achat, la retraite, le recours au gaz de schiste et ses retombées sur la santé et l'environnement et dénoncé "la répression des activistes et leurs arrestations, ainsi que les pressions et tentatives de musellement de la presse publique et privée". Tout en s'engageant aux côtés du hirak, la CSA a déploré et a condamné les atteintes et les violations des droits et libertés constitutionnelles et des conventions internationales ratifiées par l'Algérie. En ce sens, la Confédération a réitéré son appel au pouvoir actuel "à prendre toutes les mesures d'apaisement pour recouvrer la confiance et offrir les garanties dans le cadre d'une entente nationale qui permettra le succès à tout processus électoral et transparent". Cela étant dit, la CSA a aussi appelé les manifestants du hirak pacifique à "faire preuve de vigilance et à veiller à la maîtrise de soi pour conserver le pacifisme qui caractérise ce mouvement populaire, mais aussi à dénoncer toute forme de violence sous toutes ses formes". Du reste, la CSA a rendu hommage aux Algériens qui ont investi, hier, la rue pour marquer le 35e vendredi de mobilisation contre le système, d'autant, relèvent ces syndicats, que cette marche a coïncidé avec le 17 Octobre 1961 lorsque des milliers d'Algériens ont violemment été réprimés à Paris pour avoir revendiqué la libération de leur pays.