Signe de leur détermination à soutenir le bras de fer avec le ministère de la Justice et, fait assez rare pour être souligné, les magistrats d'Oran n'ont pas hésité, hier au deuxième jour de grève, à organiser un sit-in à visage découvert sur le parvis du palais de justice. Brandissant des pancartes défendant l'intégrité du magistrat et appelant à l'indépendance de la justice, magistrats et magistrates ont scandé un des slogans phare du hirak : "Adala horra moustakila" (Justice libre et indépendante). "Le mouvement opéré par le ministère est une atteinte à la dignité du magistrat", ont réaffirmé les protestataires, en réitérant leur soutien total au Syndicat national des magistrats et leur volonté d'aller jusqu'au bout de leurs revendications. Comme durant la journée de dimanche, les activités judiciaires ont été paralysées à la cour et à travers l'ensemble des tribunaux de la wilaya. "Ce débrayage constitue une réaction au mouvement arbitraire de près de 3 000 magistrats mais témoigne aussi de notre volonté à changer les choses. Nous aspirons à la concrétisation du principe de séparation des pouvoirs afin que les magistrats puissent exercer leur travail loin des pressions", a confié un juge d'instruction, en rappelant que l'Etat de droit ne peut se construire sans une justice libre et indépendante.