"Sonelgaz reste l'une des entreprises qui ont compris que la dépendance vis-à-vis de l'étranger n'est pas une fatalité. Le choix pour une intégration nationale, même difficile, demeure possible grâce à la mise en valeur des potentialités et des ressources innombrables que recèle le pays". Cette déclaration prononcée hier par Chaher Boulakhras, P-DG du groupe Sonelgaz, retrace de manière claire l'une des grandes lignes de la stratégie qu'il a élaborée pour son entreprise. À travers ses filiales, Sonelgaz a toujours servi d'incubateur, argue-t-il, pour "développer et promouvoir davantage l'outil de production national par la mise en place d'une marge préférentielle en direction des opérateurs nationaux dans son dispositif de passation des marchés". C'est dans ce sens, d'ailleurs, qu'une convention-cadre a été signée hier entre le groupe Sonelgaz et la société Imetal, portant sur les prestations d'études, de fourniture et de construction dans le domaine de la sidérurgie, de la métallurgie, des constructions métalliques, des industries et équipements énergétiques, de la récupération et de traitement de déchets ferreux et non ferreux. Les deux parties ont voulu, par ce partenariat, favoriser le recours, en priorité, à l'outil de production nationale, lorsque celui-ci est en mesure de répondre aux besoins de leurs filiales respectives. Ce document va, de ce fait, définir le cadre général qui permettra la concrétisation de contrats d'application, de contrats programme ou de commandes entre les deux entreprises. L'un des objectifs attendus de cette convention est la substitution aux importations de biens et services par la promotion de la production nationale. En plus de satisfaire les besoins de Sonelgaz, cette coopération, qui s'étalera sur cinq ans, aura pour résultats la création de la valeur ajoutée, la préservation des emplois existants et/ou la création de nouveaux postes. Sonelgaz, affirme M. Boulakhras, opte pour l'algérianisation de tous les processus en partie ou en intégralité de l'ensemble des réalisations. À titre d'illustration, le P-DG de Sonelgaz cite l'exemple du projet de réalisation de 343 MWc en technique solaire photovoltaïque dont le génie civil de ces centrales (solaires) a été confié à des sociétés algériennes. Mieux, le projet de 50 MWc en hybridation dans les réseaux du Grand Sud vient d'être attribué à 5 entreprises de droit algérien. Cela dit, le partenariat entre Sonelgaz et Imetal devrait promouvoir la fabrication et l'assemblage local et participer au développement du tissu industriel du pays, tout en garantissant la qualité du produit, souligne Mohamed Arkab, ministre de l'Energie. La convention répondra, selon lui, non seulement à la demande nationale, mais permettra aussi d'exporter une partie de cette production à l'étranger, notamment sur le marché africain. De son côté, la ministre de l'Industrie et des Mines, Mme Djamila Tamazirt, a indiqué que la préférence nationale en termes d'industrie constitue un axe majeur dans la démarche de substitution aux importations. La commande publique représente également, précise-t-elle, un "levier privilégié pour permettre aux entreprises locales de production, publiques notamment, de bénéficier d'un carnet de commandes en mesure d'élever la productivité de l'outil installé".