La mobilisation des étudiants aura été impressionnante. À 10h, les étudiants ont entamé leur marche depuis l'université des frères Mentouri et sont arrivés à 11h à la place de la Pyramide, au centre-ville de Constantine. Les étudiants, rejoints par des dizaines de citoyens, ont apporté leur soutien aux magistrats en grève, notamment ceux violentés à la cour de justice d'Oran. Ce 37e acte de mobilisation de la communauté universitaire intervient parallèlement au débat en plénière à l'Assemblée nationale du projet de loi sur les hydrocarbures. Ils ont, encore une fois, exprimé leur rejet de cette loi et l'élection présidentielle. Ils ont également signifié leur attachement au projet national porté par leur révolution pacifique. Ils ont scandé, pendant plus de deux heures, des slogans contre le texte de loi sur les hydrocarbures : "La loi sur les hydrocarbures à la poubelle, la loi de finances à la poubelle", "Ali Ammar, mon pays est en danger. Nous recommencerons la bataille d'Alger, il n'y a pas de retour en arrière, le pouvoir est une fourrière, main dans la main nous recouvrerons notre indépendance". Et des slogans hostiles à l'élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain ont également résonné dans les entrailles de la ville, tels que "Pas de vote, nous ne le ferons pas, Bedoui et Bensalah doivent partir", "Adeptes du casse-croûte, il n'y aura pas de vote", "Souveraineté populaire, période transitoire". La marche des étudiants le long de l'itinéraire habituel, en marquant des haltes devant la maison des syndicats, la cour et le tribunal, a, encore une fois, été empêchée par les éléments de la police d'atteindre le siège de l'UGTA. Devant ces derniers, les manifestants ont renouvelé leur solidarité inconditionnelle avec les détenus d'opinion, victimes d'atteinte aux libertés, avec une condamnation unanime des arrestations et de la tyrannie. À l'unisson, ils ont répété "Libérez khawetna" (Libérez nos frères), "Libérez Bouregâa", "Presse libre, justice indépendante". À l'avenue Belouizdad (ex-Saint-Jean), les étudiants ont scandé : "Dites aux juges et aux procureurs que nous les croyions libérés alors qu'ils subissent toujours l'esclavagisme, dites-leur que la parole juste mène encore en prison et que ni Tebboune ni Benflis ne passeront."