Aussi les ayants droit des familles de disparus “auront droit à réparation”, a expliqué le chef de l'Etat. Le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale annoncé, hier, par le président de la République au Palais des Nations au Club-des-Pins prend également en charge la question des disparus. “Le projet de charte soumis à votre libre choix est destiné à hâter le retour définitif de la sécurité et de la paix dans notre pays, mais il est destiné aussi à nous mener vers la réconciliation nationale et vers le renforcement de notre cohésion nationale. De ce fait, il se devait également d'apporter des réponses aux drames douloureux que vivent encore des familles algériennes. Il en est ainsi de la tragique question des personnes disparues dans le sillage de la tragédie nationale, qui a affligé des milliers de nos familles”, a-t-il expliqué hier devant les cadres de la nation. Aux yeux du président de la République pour qui la question des disparus “est exploitée par des milieux hostiles à notre pays, non point par solidarité envers ces familles, mais dans le seul but de nuire à l'Algérie”, ce dossier “sur lequel l'Etat n'a ménagé aucun effort, nous interpelle collectivement, et il nous faut y faire face avec courage et avec un sens élevé des responsabilités, dans l'intérêt national”, note-t-il. “Nous partageons la douleur des familles des disparus, car les victimes sont nos compatriotes et les familles qui souffrent sont les nôtres”, indiquera-t-il encore par rapport à ce dossier tout en disant : “J'espère que dans notre foi et dans notre attachement commun à la réconciliation nationale, ces familles aux côtés desquelles nous nous tiendrons, sauront trouver le réconfort nécessaire pour panser leurs blessures et dépasser leur douleur.” Concrètement parlant, le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale propose les mesures, dira le premier magistrat du pays. Tout d'abord, “l'Etat se substituera en responsabilité pour le sort de toutes les personnes disparues dans le contexte de la tragédie nationale et il prendra les mesures nécessaires en connaissance de cause”, annoncera le Président. Cette déclaration rappelle la formule, “l'Etat est responsable, mais pas coupable dans les disparitions”, usitée par Me Farouk Ksentini, président du mécanisme ad hoc sur les disparus. Aussi le président de la République relèvera que “l'Etat prendra toutes les mesures appropriées pour permettre aux ayants droit des personnes disparues de transcender cette terrible épreuve dans la dignité”. Autrement dit, il prend en charge la recommandation de la commission Ksentini par rapport à la revendication d'indemnisation des familles des disparus. Quel statut pour les personnes disparues ? “Les personnes disparues seront considérées comme victimes de la tragédie nationale”, dira le chef de l'Etat. Aussi les ayants droit des familles de disparus “auront droit à réparation”, expliquera le chef de l'Etat pour lequel “à travers ces propositions, c'est à un devoir de solidarité nationale que je vous invite”. Par ailleurs, le président de la République annonce “des mesures de solidarité nationale” au profit des familles de terroristes “qui sont démunies et qui, elles aussi, ont été éprouvées par le terrorisme à travers l'implication de leur proche”, explique-t-il. “Notre volonté de paix et de réconciliation nationale nous dicte donc le devoir de n'exclure aucune victime, de quelque bord, qui se soit retrouvée dans cette terrible épreuve. Voilà pourquoi nous ne devons pas oublier également le drame des familles dont des membres ont pris part à l'action terroriste”. “Les parents, les veuves et les orphelins de ceux qui ont rejoint les rangs des terroristes ne peuvent être tenus pour responsables de leurs actes ni surtout être repoussés par notre société”, relève-t-il. N. M.