L'ire de certains villageois, qui se sentent on ne peut plus lésés, a poussé ces derniers à se prendre en charge pour régler les problèmes qu'ils rencontrent, souvent seuls, et désarmés dans leur solitude. Ainsi, à l'initiative du comité du village d'Agouni n'Teslent, une coordination communale des comités de village “apolitique et solidaire” verra-t-elle le jour ? “Les populations de nos villages assistent impuissantes à la dégradation de leur cadre de vie et voient leur cohésion sociale dangereusement menacée”, lit-on dans un appel placardé sur tous les tableaux et les murs de l'ex-Michelet. En effet, ladite coordination a vu le jour après la dernière visite du wali dans la région, en décembre 2004, lors de laquelle les villageois avaient rassemblé leurs doléances face à l'indifférence des responsables de la gestion, qualifiés “d'incompétents”. “La coordination demeure à l'état embryonnaire”, dira Chaâbane, un membre actif du comité. Plus loin, le document souligne : “Plus que jamais, une coordination communale des comités de village est nécessaire pour rendre plus saine la gestion de notre collectivité et plus humaines les conditions de vie de notre population, loin des intérêts égoïstes et des luttes politiciennes.” Pour rappel, cet engouement à s'organiser est la conséquence des dernières “bavures” commises à Aïn El Hammam : déplacement du centre de contrôle médical de la ville avant son implantation à Aït Yahia et du centre payeur de la Cnas pour l'implanter également à… Aït Yahia. Par conséquent, les malades et assurés sociaux de Aïn El Hammam, d'Akbil, d'Ath Menguellath, etc. subissent les pires des contraintes pour, notamment, se faire rembourser leurs frais médicaux. Appelant à une rencontre des vingt-quatre comités de village, dont deux comités des deux cités, Akkar et Sidali-Ouyahia, les représentants d'Agouni n'Teslent s'opposent net à cette décision qu'ils qualifient “d'arbitraire” et invitent les citoyens de la commune à se mobiliser pour faire barrage à une telle gestion. “Après la Cnas, l'hôpital ?” lit-on en surtitre de la déclaration. “Oui à l'ouverture d'antenne (Cnas) à Aït Yahia, non à la fermeture du centre payeur de Aïn El Hammam”, conclut la déclaration qui sera certainement entendue par les autorités locales, notamment les services de l'agence Cnas de Tizi Ouzou et la wilaya. D'autres actions sont également prévues, diront les membres de ce comité qui se disent résolus à aller jusqu'au bout, raisonnablement. Limara B.