Plusieurs personnalités françaises ont pris part au meeting international de solidarité avec le mouvement populaire organisé samedi dernier à la Bourse du travail, siège de l'Union syndicale Solidaires, à Paris. Etaient notamment présents dans l'assistance, l'ancien leader écologiste, Noël Mamère, le leader d'extrême gauche, Olivier Besancenot, et la députée de la France insoumise, Mathilde Panot, ainsi que d'anciens porteurs de valises pendant la guerre d'Indépendance. Pierre Audin, fils de Maurice Audin, a également pris part au meeting. Son intervention a été à la fois un moment de vive émotion et un plaidoyer en faveur du peuple algérien dont il a loué le courage et la détermination. Arborant un petit drapeau vert, blanc, rouge, sur le revers de sa veste, Pierre Audin, mathématicien et épris de l'Algérie, comme son père, a rappelé que les Algériens ont enduré pendant vingt ans un pouvoir quasi monarchique. "On nous parle de la population comme d'une bande. La bande, c'est pourtant celle qui met en prison les marcheurs et les porteurs de drapeau amazigh, c'est celle qui laisse mourir en prison un opposant après une grève de la faim", a souligné l'orateur, indiquant que les tenants du pouvoir doivent partir et laisser la place aux jeunes générations. "Quand je vois les jeunes Algériens, notamment ceux qui ont posé des post-it sur le portrait de mon père à Alger, je suis plein d'optimisme pour ce pays, qu'il est temps de construire", a conclu Pierre Audin. Les mêmes souhaits ont été exprimés par d'autres intervenants. Pour beaucoup d'Algériens présents au meeting, la solidarité affichée par une partie de la classe politique en France devrait néanmoins gagner en efficacité. "Certains députés comme ceux de La France insoumise ont la possibilité d'interpeller le gouvernement français sur son soutien passif au pouvoir Algérie et son silence sur les exactions de ce dernier", nous a confié un participant. Il est à rappeler que le meeting de samedi visait justement à dénoncer la répression des manifestations pacifiques pour le départ du système. Des associations actives dans les domaines des droits de l'Homme et des libertés originaires de plusieurs pays (Maroc, Tunisie, Palestine, Chili…) se sont associées à cet événement. Le meeting a été également soutenu par des personnalités de tous bords (historiens, universitaires, chercheurs, artistes…). Beaucoup ont d'ailleurs signé une nouvelle pétition qui vient d'être lancée pour la libération des détenus d'opinion. Cette revendication a, par ailleurs, été formulée au cours d'un nouveau rassemblement organisé, hier, sur la place de la République, par le Collectif Libérons l'Algérie, le 39e depuis le 17 février dernier. S. L.-K.