Plusieurs députés de la France insoumise se sont joints à un rassemblement organisé jeudi dernier devant le siège de l'Assemblée nationale française (Palais Bourbon) par des collectifs de la diaspora algérienne, pour briser le black-out politique et médiatique français et international qui entoure le hirak. Le rassemblement s'est tenu à l'appel des Forces du Pacte de l'Alternative démocratique PAD-France (RCD, MDS, UCP, FFS, PLD, Riposte internationale et Algérie Debout), les collectifs algériens de France : Cread, ACDA, Révolution du Sourire, Nouvelle Algérie, collectif Libérons l'Algérie et Justice et Solidarité. Dans un communiqué, ces organisations ont tenu à "dénoncer le silence international dont celui de la France et des médias du monde sur la répression et les détentions arbitraires que subissent les manifestants, les militants et les personnalités politiques publiques, par un pouvoir militaire et dictateur, dépourvu de toute légitimité politique et institutionnelle". Elles ont également souhaité alerter l'opinion nationale française sur la situation politique en Algérie, expliquant dans le même communiqué que "le peuple algérien est engagé depuis huit mois de lutte pacifique pour un changement radical du système". "Je veux transmettre un message d'espoir de la part d'un peuple qui lutte et qui ne veut pas se soumettre. Les Algériens veulent construire un Etat où ils pourront vivre heureux, se soigner, offrir une bonne éducation à leurs enfants et ne plus les voir se jeter dans la mer pour fuir la misère", a expliqué un des responsables du collectif Algérie Debout, lors du rassemblement. L'orateur a tenu à préciser que les Algériens qui restent opposés à l'ingérence des Etats étrangers sollicitent davantage la solidarité des peuples. Le même appel a été lancé par d'autres intervenants qui ont précisé que les Algériens n'étaient pas seuls lorsqu'ils luttaient pour l'indépendance. Evoquant la position de l'Etat français, le journaliste et activiste Meziane Abane a qualifié d'hypocrite le discours des responsables français qui sont toujours prompts à soutenir des soulèvements en Amérique latine pour plaire aux Etats-Unis, mais se confinent dans le silence lorsqu'il s'agit de l'Algérie où la France a des intérêts à sauvegarder. "L'appel à la solidarité que nous lançons aujourd'hui ne s'adresse pas à Macron et à son gouvernement qui se sont rendus complices du régime algérien. Notre appel est lancé au peuple français et à ses représentants", a précisé Meziane Abane. Accompagnée de représentants de son parti, dont Adrien Quatennens, la députée de la France insoumise, Mathilde Panot, a souligné l'importance du rassemblement pour "briser le mur du silence qui existe en France autour d'une des plus belles révolutions au monde actuellement". Revenant sur son voyage en Algérie, elle a affirmé l'avoir envisagé avec le désir d'"envoyer un message de solidarité au peuple et aux jeunes Algériens". Mathilde Panot a également évoqué la lettre qu'elle a adressée la semaine dernière aux jeunes militants actuellement en prison, révélant que des médias français ont refusé de la publier. "Alors oui, il y a une omerta extrêmement forte autour de ce qui se passe en Algérie", a souligné la députée.