Deux jours après la marche imposante qui a eu lieu entre la place de la République et la place de la Bastille, des Algériens de la région parisienne se sont rassemblés de nouveau, hier à Paris, pour réaffirmer leur rejet du système et de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Pour le Collectif Libérons l'Algérie, qui a appelé au rassemblement, le maintien de ce genre de manifestations est nécessaire pour alimenter la mobilisation de la diaspora algérienne en France. Dans un communiqué, cette organisation s'est, d'ailleurs, félicitée de la participation massive des expatriés au défilé de vendredi dernier. "La réussite de la marche est tout d'abord une preuve tangible de l'attachement de la diaspora à la mère patrie, l'Algérie." "Elle reflète aussi son degré de conscience politique et son implication dans le processus révolutionnaire engagé par le peuple algérien pour se réapproprier le contrôle de sa destinée et rebâtir le pays sur des bases démocratiques capables de promouvoir la paix, le progrès et la modernité pour les Algériennes et les Algériens", a-t-elle fait savoir. Libérons l'Algérie et d'autres collectifs ont organisé un certain nombre d'autres manifestations de soutien au hirak et aux détenus d'opinion. La prochaine aura lieu le 9 novembre prochain à la Bourse du travail à Paris. Il s'agit d'un meeting de solidarité internationale avec le peuple algérien, qui implique de nombreuses organisations citoyennes et des droits de l'Homme de Tunisie, du Maroc, de Palestine, du Sahara occidental. Des partis politiques français, La France insoumise et le parti Europe-Ecologie-les Verts, le Parti communiste français et le Nouveau parti anti-capitaliste prendront également part à l'événement, soutenu par la Ligue française des droits de l'Homme et des personnalités comme Pierre Audin, le fils de Maurice Audin. Le meeting est conçu comme un moyen d'alerter l'opinion internationale sur la répression qui s'abat sur les manifestants pacifiques en Algérie. "En s'entêtant dans cette voie, en systématisant la répression — kidnappings, arrestations arbitraires de militants et de manifestants, passages à tabac de manifestants, matraquage médiatique et campagnes de haine sur les réseaux sociaux, bouclage par la gendarmerie de la capitale, présence policière massive, etc. —, le pouvoir fait courir les plus grands dangers au pays, à sa stabilité et à sa cohésion", expliquent les initiateurs du meeting, en appelant à une plus grande mobilisation internationale contre le régime algérien. "Face à cette répression, nous ne devons pas nous taire. Nous tenons à réitérer notre dénonciation ferme et vigoureuse des actes commis par un pouvoir autoritaire, et interpellons toutes les organisations de défense des droits de l'Homme pour que cessent la répression, les persécutions en tous genres, et que soient libérés tous les détenus d'opinion", soulignent les organisateurs.