Que reste-t-il au sport algérien ? Peut-on espérer un jour le revoir culminer comme ce fut le cas naguère ? Rien n'est moins sûr. Pis, au train où vont les choses, on s'achemine droit vers le chaos. Ce serait alors la descente aux enfers. Pour éviter donc le pire, les pouvoirs publics sont appelés à intervenir, histoire de mettre un terme à ce “cataclysme” qui risque de rayer le sport national de la “géographie” sportive mondiale. Il (le sport) rime désormais avec humiliation pour le peuple algérien. Notre sport a subi des coups durs, durant de longues années, et est désormais mis à genou. Après le football et plusieurs autres disciplines, l'athlétisme, motif autrefois de satisfaction et même de fierté, vient de connaître une déconfiture. L'échec du sport roi aura fait des émules dans d'autres disciplines qu'on croyait “immunisées”. La participation de nos athlètes aux derniers mondiaux d'Athlétisme, dont le rideau est tombé dimanche dernier à Helsinki (Finlande), fut tout simplement catastrophique. De la désillusion Rahouli et Sief, en passant par le naufrage du désormais ex-champion du monde des 800 mètres, Guerni, qui vient de céder son titre au phénoménal bahreïni Rachid Ramzi, l'athlétisme algérien tombe de haut. C'est carrément une chute vertigineuse. Le ministère de la jeunesse et des sports va certainement prendre acte de cette situation qui frise, faut-il l'avouer, le ridicule. Le ministre, Yahia Guidoum, a déjà annoncé la couleur. S'exprimant sur les colonnes d'un confrère, il a affiché son désappointement et son amertume sur la déconvenue de nos athlètes. Il a déclaré sans ambages : “L'échec d'Helsinki est dramatique pour le pays !” La responsabilité n'incombe pas, selon lui, aux athlètes. “L'origine de ces échecs revient à la mauvaise qualité de l'encadrement de nos athlètes”, estime le premier responsable du secteur. Il est temps, ajoute Guidoum, de prendre les mesures nécessaires pour redorer le blason à cette discipline. “L'Etat était et demeure présent à travers l'attribution des bourses. Pourquoi alors les résultats ne suivent pas ?”, s'interroge Guidoum, qui avait déjà pointé du doigt, lors de ses différentes déclarations à la presse, les responsables de l'athlétisme quant à la manière “douteuse” et opaque qui caractérise le système de l'attribution des bourses. L'échec de Helsinki sera-t-il le déclic qui permettrait à l'athlétisme de faire, une nouvelle fois, la joie et la fierté des algériens ? La balle est dans le camp des pouvoirs publics. K. Y.