Les manifestations ont repris de plus belle hier à Bagdad et dans le Sud, durcissant le mouvement de contestation populaire contre les autorités irakiennes, qui font aussi l'objet d'une pression croissante de l'ONU en faveur de réformes. Depuis le 1er octobre, plus de 300 personnes ont officiellement été tuées, quasiment toutes des manifestants. Du fait de ces morts, couplés à une répression accrue et une large campagne d'arrestations et d'intimidations, la mobilisation a semblé un temps marquer le pas. Mais hier, la place Tahrir de Bagdad, épicentre de la contestation, s'est remplie de nouveau, notamment après l'appel à la grève générale des enseignants. À l'autre bout du pays, à Bassora, immense cité pétrolière et côtière, les défilés ont également repris, en dépit de plusieurs jours de grande violence et des dizaines d'arrestations. À Nassiriya et Diwaniya, dans le sud agricole, les écoles n'ont toujours pas rouvert, la désobéissance civile faisant loi depuis plusieurs semaines.