Au deuxième jour de la campagne électorale pour la présidentielle, aucun signe indiquant l'événement n'est perceptible dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. En effet, sur les 545 panneaux installés à cet effet, aucune affiche des 5 candidats n'y a été collée. Les hirakistes, qui attendent avec impatience les portraits des candidats, ont recouvert plusieurs panneaux de slogans hostiles au vote, tels que "Pas de vote avec la bande'', "Libérez l'Algérie'' ou encore "Libérez les otages''. Sur d'autres, des photos de détenus d'opinion ont été placardées. Devant certains panneaux, des citoyens ont stationné leurs véhicules, camions, camionnettes et fourgons pour les cacher. "Nous attendons les affiches pour nous exprimer", dira Djamel, un des activistes du mouvement bordjien. "Nous allons nous éclater sur ce que vont afficher ces candidats", ajoute-t-il. "On ne dégrade rien. Ces panneaux vont servir pour les vraies élections que nous organiserons", dira Brahim, un autre jeune du hirak. De son côté, Thiziri, une jeune étudiante en biologie, invite les jeunes à ne rien dégrader, mais à taguer avec humour et ironie les portraits et les messages des candidats. "On prépare d'autres surprises aux candidats et au pouvoir", ajoute-t-elle. Au second jour de cette campagne, l'ambiance n'est pas à la hauteur de l'événement. On constate peu de ferveur, un manque d'enthousiasme et une indifférence remarquable. Même l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) n'a pas organisé la séance de tirage au sort des salles et des lieux de rassemblement où doivent se tenir les meetings des candidats. "C'est honteux, nous sommes à la deuxième journée de la campagne électorale et nous ne savons même pas où afficher et où nous allons organiser nos meetings", regrette un représentant local d'un des candidats.