Les actions de rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre vont crescendo à Bouira, où des rassemblements et des marches ont été organisés par les citoyens. La première action est l'œuvre des citoyens de la commune de Haïzer (est de Bouira), où des dizaines de personnes ont organisé un rassemblement devant les sièges de l'APC et de la daïra, afin de dénoncer ce qu'ils ont qualifié de "scrutin de la honte". C'est vers 10h que la marche s'est ébranlée depuis le siège de la brigade de gendarmerie, pour parvenir, 500 m plus loin, au siège de l'APC, lieu du rassemblement. Tout au long de leur procession, les manifestants n'ont eu de cesse de scander des slogans hostiles au pouvoir, tels que "FLN, RND dégagez !" ou encore "Le peuple veut la chute du régime". Ensuite, ils se sont dirigés vers le bureau de vote, l'ont condamné, puis ont collé des pancartes où il était écrit : "Pas de vote avec la mafia", "Haïzer contre l'élection" et "Ulac l'vote ulac". Et pour clore leur rassemblement, ces citoyens ont muré le siège de l'APC. Au chef-lieu de la wilaya, une centaine de citoyens ont manifesté pour les mêmes raisons. En effet, vers midi, les protestataires se sont rassemblés sur la place des Martyrs, où ils ont scandé à l'unisson "Ulac l'vote ulac" (Il n'y aura pas d'élection) et "Non à l'élection avec la bande", avant d'entamer une marche dans les rues du chef-lieu de wilaya. Les manifestants ont, encore une fois, réclamé la libération des détenus d'opinion. Comme lors de la marche du vendredi, les deux principaux candidats à la présidentielle, à savoir Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune, ont été hués par les manifestants. Selon ces derniers, Benflis et Tebboune constituent "les deux faces d'une même pièce". Contrairement à avant-hier où des jeunes de la commune d'Ath Laâziz ont été interpellés par les forces de l'ordre pour avoir muré le siège de leur commune puis relâchés , hier, aucun incident n'a été enregistré.