Le Parti démocrate du Japon (PDJ), la principale force d'opposition au gouvernement conservateur de Koizumi, promet le retrait d'Irak et la détente avec la Chine et la Corée du Sud, s'il remporte les élections législatives du 11 septembre. Centriste, ce parti s'engage à ordonner le rapatriement d'ici la fin décembre des 600 soldats japonais déployés dans le sud de l'Irak, où — s'est toujours défendu Koizumi — ils participent à des missions de reconstruction. Le gouvernement nippon devait faire face à la désapprobation de sa population dès lors qu'il a engagé le Japon dans l'aventure irakienne. Le mouvement nippon pacifiste devait augmenter avec les prises d'otages japonais en Irak. Tokyo contribuera à la reconstruction de l'Irak au moyen d'aides économiques, assure les responsables du PDJ, qui a également promis de forger des relations cordiales avec la Chine et la Corée du Sud, voisins avec lesquels Tokyo est actuellement en froid en raison de querelles politiques, territoriales et historiques, malgré la repentance du premier ministre sortant sur les affres qu'a fait subir le colonialisme nippon à ses voisins. Le PDJ entend rétablir la confiance entre le Japon et la Chine et renforcer les relations avec la Corée du Sud grâce, notamment, à la conclusion d'un accord de libre-échange devant stimuler les échanges économiques et culturels. Le chef du PDJ, Katsuya Okada, a juré ne pas mettre ses pieds dans le sanctuaire patriotique controversé du Yasukuni à Tokyo s'il était élu Premier ministre du Japon, contrairement à Koizumi. Les pèlerinages réguliers de l'actuel chef du gouvernement dans ce sanctuaire, où sont honorées les âmes des Japonais morts pour la patrie, dont celles de 14 criminels de guerre condamnés par les Alliés après 1945, ont contribué à envenimer les relations du Japon avec ses voisins victimes des exactions de l'armée impériale nippone. Sur ce chapitre, le Premier ministre australien, John Howard, a rappelé que les Japonais ont été un ennemi cruel dont la barbarie peut difficilement être compréhensible par les jeunes générations, lors des cérémonies célébrant le 60e anniversaire de la capitulation nippone. Sans citer nommément le Japon, Howard a évoqué les 20 000 Australiens capturés en l'espace de quelques semaines en 1942, lors du déferlement de l'Armée impériale nippone sur l'Asie du Sud-Est, placés en captivité pour subir des années de travaux forcés, de famine et de brutalités. D. B.