La campagne de rejet de la présidentielle, que mènent depuis plusieurs semaines déjà les animateurs du mouvement populaire à Béjaïa, s'amplifie. En plus des marches hebdomadaires, organisées chaque vendredi et mardi au chef-lieu de wilaya, des sit-in et des sorties de proximité, visant à engager des débats autour des actions à mener sur le terrain durant cette période pré-électorale, se multiplient à travers les différents villages et quartiers de la région. En effet, des collectifs citoyens, des comités de village et de quartier, des organisations syndicales, des militants politiques… organisent quotidiennement des rencontres-débats et des sit-in pour discuter des perspectives du mouvement populaire à l'approche de la date de la tenue de l'élection présidentielle imposée par le pouvoir en place contre la volonté populaire. Si à Béjaïa ville les membres du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) s'investissent dans les rencontres de proximité, à Akbou et à Aokas, ce sont des collectifs citoyens qui se mettent de la partie, en organisant des rassemblements sur la place publique pour mettre en avant les principaux mots d'ordre du hirak. Il s'agit, pour eux, de se mobiliser davantage et de mieux s'organiser afin de barrer la route aux partisans de cette énième mascarade électorale visant à régénérer le système de Bouteflika. Pour le militant Zahir Benkhellat du Collectif citoyen de la Soummam (CCS), né à Akbou, les cinq postulants au palais d'El-Mouradia ne sont, en fait, que des "lièvres qui volent au secours du régime de Bouteflika". "En d'autres termes, c'est du bouteflikisme sans Bouteflika", a-t-il ironisé. À Aokas, les hirakistes passent à l'offensive en appelant à un sit-in chaque soir, à partir de 16h, sur la place Katia-Bengana, située au cœur de cette ville côtière. Dans la ville des Hammadites, les activistes du mouvement populaire attendent de pied ferme le candidat Abdelmadjid Tebboune, qui devrait animer un meeting ce matin à la Salle bleue jouxtant le siège de la wilaya. "Nous allons empêcher pacifiquement tout candidat qui osera mettre les pieds à Béjaïa. Nous sommes déterminés à faire échouer cette mascarade électorale que rejette la majorité des Algériens. Nous exigeons le départ définitif de toutes les figures du système et non pas un changement dans le même système", nous a déclaré Rabah Rezgui, membre du PAD à Béjaïa.