Le puissant Syndicat du patronat tunisien s'est prononcé hier en faveur d'un gouvernement formé exclusivement de ministres qui n'ont aucune étiquette politique, ont rapporté hier les médias locaux, alors que les consultations pour la formation du nouvel Exécutif se poursuivent entre le Premier ministre désigné, Habib Jemli, et les partis siégeant au Parlement, fraîchement élu. "Le président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), Samir Majoul, a déclaré à l'issue d'une rencontre entre une délégation de l'organisation patronale avec le Chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, qu'il est pour des indépendants à tous les ministères sans exception et pas seulement les ministères de souveraineté", lit-on sur le journal électronique Tunisie numérique. "Restez à l'écart de l'économie, vous avez gagné aux élections, profitez-en", a-t-il lancé à l'adresse des partis qui négocient des portefeuilles ministériels, en échange de leur soutien au parti islamiste Ennahdha, arrivé en tête des législative d'octobre et dont le leader Rached Ghannouchi préside l'Assemblée des représentants du Peuple (ARP, Assemblée nationale). "Nous sommes toujours partenaires et dans le paiement de chaque erreur commise par les politiciens, nous payons", a ajouté encore le président de l'Utica. Ainsi, M. Majoul joint sa voix à celles des partisans d'un gouvernement formé de compétences pour diriger la Tunisie dans un contexte économique et sécuritaire difficile. Ces déclarations interviennent deux jours seulement après les propos de Rached Ghannouchi qui avait opposé un refus catégorique à la participation de certains partis au futur gouvernement. Pour rappel, certains partis ont carrément refusé de faire partie du futur gouvernement, alors que d'autres continuent de négocier dans les coulisses certains portefeuilles ministériels.